Prévenir les addictions dans votre organisation.
En France, on entend souvent parler de dépendances à la drogue, à l’alcool ou encore au tabac. Pourtant, d’autres formes de dépendance occupent une place importante et ont des conséquences tout aussi dramatiques : les addictions comportementales. Quelles sont-elles ? Comment se manifestent-elles ? Quelles sont leurs conséquences au niveau professionnel ou personnel ? Apprenez-en plus grâce à l’expertise GAE Conseil.
Qu’es-ce qu’une addiction comportementale ?
Tout comme l’addiction aux substances, l’addiction comportementale est une pathologie qui a de nombreuses conséquences. L’individu parvient à se procurer du plaisir et/ou à soulager un malaise intérieur grâce à la pratique d’une activité. Bien souvent, le plaisir dégagé par cette pratique addictive est de courte durée, c’est pourquoi la personne répète son comportement pour en ressentir de nouveau les effets qu’elle pense positifs. Comme pour la consommation de produits psychoactifs pour certains comportements, c’est le circuit de la récompense qui dysfonctionne. Découvrez ici comment :
Comment se développe une addiction comportementale ?
Les addictions comportementales s’installent en règle générale de manière progressive. Contrairement à l’addiction à certaines substances qui peut du jour au lendemain rendre dépendante une personne, les addictions liées à des comportements s’installent dans la vie des personnes, sans forcément qu’elles n’en prennent conscience ni même parfois leur entourage. Elles résultent, la plupart du temps, d’une recherche de plaisir, d’un besoin de soulagement, d’un état émotionnel instable…
En pratiquant certaines activités, les individus ressentent une sensation de bien-être qu’ils vont alors associer à cette pratique et vont constamment la rechercher en répétant l’activité jusqu’à en devenir dépendant au détriment d’autres activités qui vont être peu à peu abandonnées faute de temps. Les addictions comportementales revêtent d’ailleurs une appréciation plus positive; elles sont plus socialement admises. En effet, il vaut mieux avoir une dépendance au travail qu’à l’alcool. Retrouvez l’éclairage d’Alexis PESCHARD dans un article publié en 2017 pour la revue Décideurs – Leaders League.
Les différents types d’addictions comportementales
Les addictions comportementales sont très variées et peuvent concerner différents types d’activité. Travail, jeux, sport, nourriture, sexe… Voici les exemples des pathologies les plus répandues.
Workaholisme : l’addiction au travail
Sans forcément s’en rendre compte au départ, certains professionnels deviennent progressivement accro à leur travail. Ce phénomène est appelé Workaholisme, et est une addiction comportementale très répandue. Il est souvent difficile de se rendre compte de son addiction au travail, car elle s’accompagne souvent de conséquences positives comme la reconnaissance de la hiérarchie, les primes, l’évolution professionnelle… En revanche, elle a des conséquences désastreuses à moyen et long terme comme l’épuisement professionnel (burn out) et la rupture familiale et sociale. Sans oublier les problèmes liés à l’hyperconnexion dus au télétravail. Il n’est pas rare par ailleurs, d’avoir recours à des substances psychoactives dans ces situations, dans une logique de dopage et de performance. Retrouvez l’éclairage d’Alexis PESCHARD dans un article publié en 2016 pour la revue Décideurs – Leaders League.
L’addiction aux jeux
La dépendance aux jeux est une addiction comportementale qui touche des millions de personnes. On la retrouve sous différentes formes : l’addiction aux jeux vidéo, l’addiction aux jeux d’argent… On la repère grâce à différents comportements : un temps passé à jouer qui s’accroît de plus en plus, des dépenses inconsidérées pour pratiquer le jeu, un comportement de plus en plus irritable et agressif lorsque le jeu ne peut pas être pratiqué, une diminution des relations sociales pour privilégier le jeu…
L’addictions aux écrans
La cyberdépendance touche chaque année de plus en plus de français. Consulter son téléphone dès le réveil, regarder des épisodes de série durant des heures de suite, scroller des pages Internet avant de dormir, etc. sont des comportements que beaucoup d’entre nous ont déjà expérimentés. Mais à quel moment peut-on parler d’addiction au numérique ? Quand faut-il s’inquiéter d’une utilisation importante, voire permanente, des écrans ?
L’addictions au sport
L’addiction au sport se nomme la bigorexie. Elle se traduit par la recherche de sensations de plaisir ou de soulagement au travers de la pratique sportive. Cela peut s’expliquer notamment par le fait que le cerveau produit des endorphines lors d’une activité physique. Cette hormone aussi appelée hormone du bonheur procure une sensation de plaisir et de bien-être qui est recherchée de façon permanente par les personnes qui souffrent d’une addiction au sport. Comme pour l’addiction au travail, les relations avec la consommation de produits dopants n’est pas rare.
L’addictions alimentaires
De nombreuses personnes souffrent de troubles alimentaires comme l’anorexie, la boulimie… Certains de ces troubles peuvent se transformer en addiction, comme l’hyperphagie boulimique par exemple. Dans ce cas, l’individu ingurgite un volume de nourriture considérable dans un temps réduit, dans le but de ressentir une émotion, un soulagement, du bien-être… En adoptant cette pratique régulièrement dans un but de satisfaction, elle transforme son trouble alimentaire en addiction.
Les comportements sexuels addictifs
D’après certaines études, l’addiction au sexe ou comportements hypersexuels concernent 3 à 6% de la population active. Là encore, elle est caractérisée par la pratique répétée du sexe, dans le but de ressentir du plaisir ou de soulager un mal-être. Lorsque la personne perd le contrôle, n’est plus en capacité de se priver de sexe et est en recherche permanente de relation charnelle au détriment de sa vie professionnelle ou personnelle, on peut alors caractériser l’addiction comportementale.
L’addiction à la pornographie
Sur les 30 sites les plus visités en France en 2021, 3 d’entre eux sont des sites pornographiques. D’après une étude allemande, 3% des femmes et 5% des hommes seraient touchés par une addiction à la pornographie. Comment savoir si l’on se situe dans une situation de dépendance ?
Des conséquences tout aussi importantes que les addictions aux substances
Les addictions comportementales ont autant de conséquences dramatiques sur la vie des individus, que les addictions aux substances et comportent au travail de multiples enjeux en matière de santé-sécurité. Raisons pour lesquelles, une entreprise à tout à gagner à co-construire avec l’ensemble de ses parties prenantes, une politique globale de prévention des addictions.
Découvrez les 4 étapes de notre méthodologie de prévention du risque addictif :
Trouble sociaux
Les personnes souffrant d’une addiction comportementale transforment peu à peu leurs relations sociales, qu’elles mettent de côté ou réduisent pour pouvoir pratiquer leur activité en priorité. Cela conduit souvent à de l’isolement voire à des changements de la sphère familiale importants : séparation, divorce, rupture parentale…
Difficultés professionnelles
L’addiction comportementale a également un impact dans la vie professionnelle de l’individu. Celui-ci nourrit souvent une obsession pour son activité et n’est plus en capacité de penser à autre chose. Au travail, il montre des signes de démotivation, de manque de productivité, son absentéisme augmente, il est davantage irritable et peut ne plus remplir ses missions. Cela donne souvent lieu à des conséquences comme l’arrêt maladie, la perte d’emploi, le burn out… Il y a au départ, un phénomène d’inclusion de la part du collectif de travail qui veut couvrir la situation et/ou ferme les yeux avant que l’on observe le phénomène inverse (rejet) quand l’équipe est à bout.
Conséquences médicales
Souffrir d’une addiction entraîne également des conséquences au niveau de la santé. La pratique de l’activité répétée et l’obsession qu’elle présente engendre une dépense d’énergie physique et psychologique très importante. L’individu fait face au stress, à la colère, à la dépression, sans compter les situations de manque qui augmentent sa tension. Tout cela peut créer des troubles de la santé importants : ulcères, malaises, tachycardie…
Diagnostic et prise en charge de ce type d’addiction
Afin de pouvoir diagnostiquer une addiction, il faut se baser sur une liste de critères spécifiques, créée par des instances internationales spécialisées dans la santé mentale. Ils sont regroupés dans le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental disorders). On y trouve 11 critères principaux parmi lesquels :
- Une envie irrépressible de pratiquer l’activité,
- Une pratique excessive et incontrôlée,
- Un volume de temps dépensé pour la pratique de l’activité important,
- Des symptômes de sevrage lorsque l’activité n’est plus pratiquée,
- L’incapacité à remplir ses obligations personnelles et professionnelles,
- Une pratique maintenue même en cas de risques physiques ou psychologiques,
- Des difficultés sociales et personnelles entraînées par la pratique de l’activité…
Comment prendre en charge une addiction comportementale ?
La prise en charge de l’addiction comportementale n’est pas évidente, car le risque de rechute est très élevé. La détermination de l’individu à s’en sortir et sa motivation sont des critères déterminants dans le processus de guérison. Sa situation personnelle et professionnelle joue également un rôle dans son rétablissement.
Pour l’accompagner dans la lutte contre son addiction, différentes approches peuvent être mises en place : groupe de soutien, psychothérapie de type cognitivo-comportementale (TCC), traitements…
Prévenir les addictions comportementales grâce à un plan de prévention en entreprise
Repérer et comprendre les addictions comportementales au sein des entreprises est primordial, car cela permet de réduire les risques inhérents à ces comportements : baisse de la productivité, accidents de travail, arrêts maladies, burn out, suicide des salariés…
Pour assurer la santé et la sécurité individuelle et collective au travail, il est donc nécessaire de sensibiliser les salariés et de les former. C’est dans cet esprit que GAE Conseil intervient pour assurer différentes prestations complémentaires :