Le workaholisme est une addiction comportementale. Une personne workaholique, se réfère aux personnes dont le besoin de travailler est devenu si fort qu’il pourrait constituer un danger pour leur santé, pour leur bien être personnel et pour les relations interpersonnelles (Oates, 1968).

Les conséquences négatives du workaholisme touchent tous les domaines de la vie de la personne en souffrance. Ses rapports sociaux avec son entourage, son état de santé ainsi que son travail en lui-même sont impactés par cette addiction.

addiction au travail conséquences

Naviguer dans l’article

Les conséquences sur la santé

De manière générale, les personnes addictes au travail ont une moins bonne santé que les autres travailleurs. Leur comportement de travail excessif les expose à des niveaux de stress particulièrement fort. Le stress étant un état où l’on ressent un déséquilibre entre les contraintes imposées par l’environnement et la perception des ressources disponibles pour y faire face.

conséquences pour le corps workaholisme

Le stress peut rester aigu, c’est-à-dire qu’il est ponctuel lors de certaines situations comme une prise de parole en public. Il peut aussi devenir chronique avec des contraintes durables comme par exemple une surcharge de travail quotidienne. Cet état de stress chronique est toujours délétère pour la santé.

On peut ainsi retrouver dans cette population de nombreux problèmes physique comme :

  • Des problèmes digestifs comme des ballonnements, des brûlures gastriques, douleurs abdominales, reflux

  • Des maladies cardiovasculaires comme des coronaropathies, une hypertension artérielle, ou des accidents vasculaires cérébraux

  • Des Troubles Musculo Squelettiques (TMS) qui peuvent apparaitre au fur et à mesure du temps

  • Des troubles du sommeil

Il existe aussi un phénomène appelé Karoshi au Japon (1980) où de nombreux décès ont été signalés à la suite d’une surcharge de travail. Ce phénomène se traduit par « la mort par dépassement du travail » subit par des employés par arrêt cardiaque, AVC ou suicide à la suite d’une surcharge de travail, un surmenage ou d’un stress associé trop important. Il est survenu chez des salariés travaillant plus de 60h par semaine ou plus de 50h supplémentaire par mois.

Ensuite sur le plan psychique, l’individu workaholique vit constamment sous pression. Il est en état de stress permanent ce qui provoque des niveaux d’anxiété très importants et l’expose alors à une plus grande irritabilité. Le mode de vie d’une personne workaholique n’est pas tenable sur la durée et conduit à l’épuisement physique et mental. Le workaholisme reste une des causes principales de burnout étant un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel. Cet état peut également mener à une dépression sévère lorsqu’on ne se sent plus du tout en capacité de travailler.

Au niveau émotionnel, un mal-être se ressent en plus d’une forte sensibilité et d’une angoisse permanente chez une personne workaholique favorisant aussi l’insomnie.

Enfin, une personne addict au travail peut aussi ressentir des difficultés cognitives. En effet, la concentration peut être perturbée tout comme la prise de décision qui a du mal à être réalisée. De nombreux oublis peuvent aussi apparaitre.

De plus, pour essayer de tenir le rythme, de nombreux workaholiques se tournent vers la consommation de substances développant ainsi de nouvelles addictions qui contribuent à la détérioration de leur santé. Ils peuvent se tourner vers une consommation de tabac, d’alcool ou encore de différentes substances psychoactives.

Formez vos managers à la prévention du Workaholisme

Les équipes de GAE Conseil vous proposent une formation dédiée à ses enjeux « Surinvestissement au travail, hyperconnexion et workaholisme : la juste place des écrans »

Les conséquences sociales

Concernant le plan social, la personne workaholique perd progressivement toute motivation à s’engager dans des conduites de sociabilité avec son entourage. Elle s’isole de ses amis, abandonne ses loisirs car elle n’arrive pas ou plus à trouver de l’intérêt dans des activités autres que son travail. Tout lien de sociabilité est coupé et la personne workaholique se retrouve dans une perte d’équilibre entre la sphère privée et professionnelle.

La vie familiale et amoureuse est donc également très compliquée parce que la personne est totalement désinvestie, ce qui provoque de la souffrance pour l’entourage qui se retrouve souvent dans une incompréhension totale.

Cette addiction peut donc aussi toucher l’entourage de la personne souffrante car il peut avoir du mal à comprendre ses actes.

Les conséquences professionnelles

Contrairement à ce que l’on pourrait s’imaginer, le surinvestissement et la capacité exceptionnelle de travail des workaholiques ont en fait des effets négatifs sur la performance et la productivité au travail. Le stress permanent ainsi que la dégradation progressive de leur santé font que ces professionnels ne peuvent fonctionner de manière optimale que ce soit sur le plan cognitif ou sur le plan émotionnel pour pouvoir répondre aux exigences organisationnelles.

De plus, leur attitude et leur comportement se révèlent très souvent problématique au sein d’un collectif de travail car ils peuvent avoir l’obsession de vouloir tout contrôler. Ces salariés peuvent être décrits comme psychorigides avec des difficultés à déléguer leurs tâches ce qui tend à générer de la tension et des conflits réguliers. Ils ont aussi également tendance à limiter leurs relations sociales au travail pour se consacrer entièrement à leurs tâches en cours.

Distinction passion – addiction

Afin de savoir où l’on se situe, il est important de savoir mettre le curseur entre une passion et une addiction au travail. Le questionnaire d’auto-évaluation de l’addiction au travail, le wart, peut aider à se situer.

tableau différences entre passion et addiction

Prévention du workaholisme au travail

Plusieurs moyens existent afin de sensibiliser les salariés sur l’addiction au travail encore peu connue en France :

  • Politique de prévention interne: prévenir sur les conduites addictives de manière générale mais aussi sur les addictions comportementales dont le workaholisme. Effectuer une prévention des risques psychosociaux peut permettre de préserver la santé mentale des collaborateurs

  • Sensibilisation des salariés : discussion en groupe autour des différentes pratiques addictives de manière ludiques et interactives. Cet exercice permet de casser les idées reçues et de se poser des questions sur les pratiques qui nous entourent et de découvrir des addictions.

  • Formation managériale: les formations managériales concernant la mise en place d’une politique de prévention aux conduites addictives mais aussi la sensibilisation sur les risques liés à ses pratiques. L’objectif est aussi de pouvoir agir plus rapidement et facilement lorsqu’on repère des signes d’alerte chez un collègue.

  • Communication: sur un sujet aussi peu connu et pas imaginé comme étant une addiction, il est possible de communiquer dessus en entreprise lors de différents points d’échanges ou lors de journées sécurités.

Partager cet article

A propos de l'auteur :

Amélie STAHL est consultante pour le cabinet GAE Conseil et psychologue du travail. Elle est titulaire d’un Master en psychologie social, du travail et des organisations. Au cours de ses premières expériences, elle développe des compétences lui permettant d’animer des groupes de travail, des formations et des sensibilisations auprès de collectifs et d’organisations.