Prévenir les addictions dans votre organisation.

L’usage de drogues n’est pas un phénomène nouveau, mais en France, comme partout en Europe et dans le monde, de nouvelles drogues apparaissent régulièrement sur le marché. Il s’agit pour la plupart de drogues de synthèse, fabriquées en laboratoire clandestin.

Prévenir les addictions dans votre organisation.

Si leur vente n’est pas toujours illicite, car certaines de ces drogues ne sont pas réellement considérées comme des stupéfiants, leur consommation n’en reste pas moins très risquée, que ce soit à court ou long terme. Diffuser l’information au sujet de ces drogues de synthèse est donc essentiel pour se prémunir de leurs nombreux dangers. Nous vous expliquons donc plus en détail ce qu’est une drogue de synthèse, quelles les conséquences de sa consommation et quelles sont les manières de sortir de l’addiction.

Qu’est-ce qu’une drogue de synthèse ?

Une drogue peut être définie comme une substance psychoactive, produisant donc des effets sur le corps et le cerveau, et pouvant mener à une dépendance. On distingue les drogues naturelles, entièrement composées de produits naturels ou confectionnés à partir d’ingrédients naturels (ex. : cocaïne, cannabis), et les drogues synthétiques. Ces dernières sont obtenues à partir d’ingrédients chimiques de synthèse et ont généralement vocation à reproduire les effets de produits naturellement psychotropes.

La fabrication de drogues de synthèse implique ainsi des manipulations chimiques. Elles sont parfois conçues à partir de plusieurs ingrédients parfaitement légaux, dont la combinaison, par réaction chimique, crée des substances provoquant des effets puissants, à la fois sur le corps et l’esprit.

Quelles sont les drogues de synthèse ?

Parmi les drogues de synthèse les plus connues, mais bel et bien illicites, on trouve notamment la métamphétamine, l’ecstasy (similaire à la MDMA), le GHB ou encore la kétamine. En fonction du type de drogue, elles peuvent se présenter sous des formes différentes : poudre, capsules, buvards, cristaux, liquide, etc.

Mais on trouve aussi d’autres types de drogues synthétiques sur le marché aujourd’hui, que l’on appelle les Nouveaux Produits de Synthèse (NPS). La législation à leur sujet reste encore floue et les fabricants jouent de ruse pour produire légalement ces nouvelles drogues en passant à travers les mailles du filet de la justice. Ces produits sont par exemple vendus sur des sites Internet sous des dénominations tout à fait inoffensives, telles que « sels de bain », « encens » ou « engrais ». Et bien qu’ils comportent souvent une mention indiquant qu’il s’agit de produits qui ne doivent pas être consommés par l’Homme, ils ont en réalité bien vocation à être vendus comme des drogues. On y retrouve des cannabinoïdes de synthèse, de la méthoxétamine, des cathinones substitués, de la méphédrone, des produits de la famille des alcaloïdes, etc. Derrière les noms un peu complexes de ces NPS se cachent en fait des molécules qui ont vocation à imiter les effets des autres stupéfiants existants, comme le LSD, la cocaïne, la kétamine, etc. et leurs dérivés.

Quels sont les effets de ces drogues ?

Les effets des drogues de synthèse varient sensiblement d’un produit à l’autre, chacune étant consommée avec des objectifs différents.

Parmi les effets les moins sérieux, on peut retrouver la sensation d’ivresse, de relaxation ou de vitalité, empêchant même de dormir. Il est aussi possible de ressentir des nausées, une perte de sensibilité, des maux de tête, etc.
Mais certaines drogues ont un impact bien plus violent, créant des hallucinations, des crises de panique, une paralysie, des convulsions, des risques respiratoires, des troubles de la mémoire, etc.

Les effets ressentis peuvent être plus ou moins intense d’une prise à l’autre, en fonction de divers facteurs comme la morphologie du consommateur, ses habitudes de consommation de drogue, le dosage du produit, l’association de plusieurs drogues et éventuellement de drogues et d’alcool, l’environnement, etc.

En fonction de la drogue et du consommateur, les effets peuvent durer quelques dizaines de minutes, mais parfois perdurer pendant plusieurs heures.

Quels sont les risques pour la santé ?

Une seule prise d’un comprimé de drogue de synthèse peut avoir des effets directs sur la santé, en créant une insuffisance respiratoire, une hypertension, une forte fièvre ou encore des troubles cardiaques.

Prises fréquemment et pendant plusieurs mois ou plusieurs années, ces substances peuvent avoir des conséquences chroniques, parfois irréversibles. Il y a d’abord les risques pour le corps, avec la perte de poids lié à l’absence de faim, l’insomnie et la toxicité globale pour une majeure partie des organes du corps humaine (foie, estomac, etc.).

Les usagers de ce type de substances peuvent également avoir une conduite à risque au moment de la prise, du fait d’une altération du discernement, d’hallucinations ou encore d’une perte de la sensibilité. Les comportements à risque incluent les rapports non protégés, la violence ou la conduite automobile avec un temps de réaction trop long et une mauvaise appréhension de l’espace.

Enfin, il est aussi important de noter tous les dangers que représentent les drogues de synthèse pour la santé psychique des consommateurs. Les troubles de l’humeur et la sensation d’épuisement sont les conséquences les moins graves, mais la consommation répétée de ces substances peut entraîner un état dépressif, une paranoïa, des pertes de mémoire, de l’anxiété, un isolement, etc. Tout cela vient des produits en eux-mêmes, mais aussi de la dépendance qu’ils peuvent rapidement créer.

Comment s’en sortir ?

L’un des problèmes des NPS est que l’on ne sait pas toujours quelle est leur composition exacte, rendant le traitement difficile. Toutefois, il faut savoir que comme toute dépendance à une drogue, un sevrage brutal et réalisé seul s’avère dangereux pour l’organisme.

Dans tous les cas, il est indispensable de faire appel à un spécialiste des addictions, qui sera le plus à même de proposer un traitement médicamenteux adapté. Et au-delà du sevrage physique/pharmaceutique, il pourra aider le consommateur à réaliser un travail plus profond, pour identifier les problématiques sous-jacentes qui ont mené à l’usage de drogues de synthèse et à l’addiction. Cela peut prendre la forme d’une thérapie personnelle, mais aussi de discussions de groupe.

Si l’idée d’aller consulter un spécialiste peut s’avérer effrayante, la première étape peut être de parler de sa dépendance à une personne de son entourage, de se rapprocher d’une association qui pourra réaliser un premier accompagnement, de consulter son médecin traitant (Association Addictions France, SOS Addictions, Groupe SOS, etc.) ou encore d’aller dans des centres d’accompagnement ou dans tout espace d’écoute (souvent réservé aux jeunes consommateurs). Dans le cadre du travail les équipes de GAE Conseil proposent un Programme d’Aide aux Employés spécialisé en addictologie. En France, il existe de nombreuses structures réparties dans tout le pays, mais il est aussi possible de prendre contact en ligne. Une simple recherche sur Internet permet de trouver la structure la plus proche de chez soi et d’avoir plus de détails sur les actions qu’elle mène.