Prévenir les addictions dans votre organisation.

Selon l’OFDT, la cocaïne fait partie des drogues illicites les plus consommées en France : les données indiquent que près de 4% des 18-64 ans ont expérimenté ce produit en 2010. Il semble donc primordial de continuer à informer sur les conséquences de cette consommation et sur les troubles physiques et psychologiques qu’elle peut engendrer. D’autant que cette drogue entraîne des addictions sévères, qui requièrent un travail de longue haleine pour en sortir et se rétablir durablement.

Qu’est-ce que la cocaïne ?

La cocaïne pure est une substance qui est extraite d’une plante : la coca. Elle fait partie de la catégorie des alcaloïdes, qui sont des composés organiques contenant de l’azote et ayant des effets sur le système nerveux central et le système cardio-vasculaire.

La cocaïne a longtemps eu un usage thérapeutique, mais cela est de moins en moins fréquent. Aujourd’hui, il s’agit avant tout d’un stupéfiant, qui se révèle toxique pour l’organisme. Cela est d’autant plus vrai que la cocaïne est très souvent coupée avec d’autres produits, chimiques pour la plupart, et dont certains sont également très toxiques pour le corps.

Il existe plusieurs manières de consommer de la cocaïne, la plus courante étant de la « sniffer par le nez », sous forme de poudre. Mais la cocaïne peut aussi être fumée ou être injectée par voie intraveineuse. On la retrouve aussi sous forme de « crack » que l’on fume ou que l’on inhale, lorsqu’elle est diluée avec de l’ammoniac ou du bicarbonate de soude.

Quels sont les effets procurés par la prise de cocaïne ?

L’usage de cocaïne a un effet direct sur le cerveau. Cette substance a pour conséquence de bloquer le passage de certains neurotransmetteurs entre les synapses (qui font le lien entre les neurones) : la dopamine, qui a un effet stimulant, et la sérotonine, qui régule les comportements et qui augmente la sensation de bien-être.

Cela a pour conséquence de créer des sensations directes, quelques minutes après la prise de cette drogue :

 

  • sensation passagère d’euphorie ;
  • désinhibition et augmentation de la confiance en soi ;
  • diminution de la fatigue, voire incapacité à s’endormir ;
  • sentiment de surpuissance ;
  • excitation sexuelle accrue ;
  • sensation d’éveil sensoriel ;
  • capacité à absorber plus d’alcool.

Tout cela se combine à une augmentation du rythme cardiaque, de la pression artérielle et de la température corporelle.

Chez certaines personnes, notamment lorsque la quantité consommée est élevée, d’autres symptômes bien moins agréables et plus dangereux peuvent apparaître : crise de panique, hallucinations, comportement impulsif, voire violent, etc.

À savoir : les effets du cannabis sont multipliés et d’autant plus dangereux lorsque l’on consomme de l’alcool ou d’autres drogues dans le même temps.

Quels sont les risques de la consommation de cocaïne ?

Si la cocaïne est souvent associée à un contexte festif et à une sensation de bien-être, elle fait pourtant courir de graves dangers pour la santé des consommateurs. Et ils peuvent survenir dès la première prise, et s’accentuer au fil des consommations répétées.

Les dangers immédiats de l’usage de cocaïne

En augmentant considérablement le rythme du cœur et la tension, la cocaïne présente un risque d’arrêt cardiaque ou de crise épileptique, même dès la première prise. Et si une première prise n’a pas semblé avoir d’effets dévastateurs, le risque reste tout aussi présent, voire plus, pour les prises suivantes.

De plus, puisque la sensation procurée est éphémère (quelques dizaines de minutes, plus ou moins en fonction de la quantité absorbée et du mode de consommation), l’envie d’en reprendre se fait rapidement sentir. On est alors dans une phase de descente, qui peut provoquer de l’anxiété et des troubles de l’humeur, et cela même avant que l’addiction ne s’installe réellement. Le consommateur se retrouve alors dans une sensation de mal-être et/ou est tenté de consommer à nouveau pour retrouver l’euphorie.

Le risque de dépendance à la cocaïne

La sensation presque immédiate de bien-être provoquée par la cocaïne et son effet sur la concentration de dopamine dans le corps lui confèrent un fort pouvoir addictif. Dans le cerveau, la dépendance apparaît lorsqu’un déséquilibre se crée entre la dopamine (stimulant au cœur du circuit de la récompense) et la sérotonine (qui peut agir comme un frein au comportement addictif).

Comme pour de nombreuses autres drogues, les usagers ressentent le besoin presque irrépressible de continuer à consommer, pour retrouver l’état initial. Mais plus les prises se multiplient, plus la quantité absorbée doit être importante pour en ressentir les effets. Le cercle vicieux de l’addiction est alors installé, et l’envie de se faire plaisir avec la cocaïne laisse donc place au manque et à l’irritabilité. Et comme toute dépendance, celle à la cocaïne a des conséquences non négligeables sur la santé mentale, sur les finances, sur les relations sociales, etc.

Les effets à moyen et long terme de cette drogue

En plus du risque de dépendance, la consommation de cocaïne peut entraîner des complications dans tout l’organisme chez les consommateurs :

 

  • fragilisation du système cardiaque, à cause de l’augmentation du rythme des battements du cœur, de la contraction des vaisseaux, etc. ;
  • affection de la cloison nasale ;
  • affection des poumons et de l’intestin ;
  • troubles de l’humeur ;
  • atteinte du système nerveux, menant à la paranoïa, à la violence et à d’autres psychoses ;
  • insomnies ;
  • état dépressif, voire suicidaire, etc.

 

Le sentiment de toute-puissance provoquée par cette drogue peut aussi conduire à des comportements dangereux, et d’autant plus lorsqu’elle est combinée à de l’alcool. Cela est vrai pour les usagers de la route qui conduisent sous cocaïne par exemple. Mais on pense aussi au risque de contracter des MST à cause de relations non protégées ou de se mettre en danger à cause de comportements violents.

Comment sortir de l’addiction à la cocaïne

Malgré de nombreuses études sur le sujet de la dépendance à la cocaïne, on ne trouve aujourd’hui aucun produit de substitution à cette drogue.

Pour s’en sortir, la meilleure option est de se faire accompagner d’un professionnel, qui mettra en place une thérapie adaptée. Il faudra donc sans conteste passer par le sevrage et ses symptômes (irritabilité, envies irrésistibles de consommer, troubles du sommeil, manque d’énergie, etc.). Toutefois, on peut se faire aider avec un traitement médicamenteux pour réduire les difficultés liées au sevrage. La recherche, prenant des souris et des rats comme objets d’étude, réussit en effet à comprendre peu à peu les mécanismes de l’addiction à la cocaïne et au crack, permettant ainsi de trouver des solutions médicamenteuses.

Il est également indispensable de bénéficier d’un suivi psychologique, pendant plusieurs mois, voire plusieurs années pour éviter les rechutes. Il peut s’agit d’une thérapie cognitive comportementale et émotionnelle, de séances en groupe ou d’autres formes de psychothérapie, en fonction des besoins et des souhaits des patients. Ces thérapies sont menées dans les hôpitaux, dans des centres d’addictologie ou auprès de professionnels libéraux.