Si les écrans et les appareils de nouvelle technologie sont des outils professionnels formidables et des sources infinies de divertissement, ils ne sont pourtant pas sans risque. On parle par exemple de l’addiction aux écrans, des effets sur le développement cognitif et la santé des enfants, ou bien encore de la fatigue numérique.

Cette forme de fatigue visuelle et cognitive peut toucher aussi bien les adultes que les enfants, tant dans la vie professionnelle que dans la sphère privée.
Voici quelques conseils à appliquer au quotidien pour éviter de subir cet état d’épuisement mental et physique.

fatigue numérique

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Savez-vous ce qu’est la fatigue numérique ?

La fatigue numérique est l’un des symptômes du burnout numérique, mais elle peut aussi apparaître indépendamment de ce burnout. Elle se manifeste de plusieurs manières, souvent simultanées :

  • fatigue oculaire, avec les yeux irrités, une vision qui se brouille, etc., voire l’installation d’une déficience visuelle ;

  • maux de tête;

  • troubles du sommeil, liés notamment à une surexposition à la lumière bleue des écrans ;

  • fatigue cognitive, que l’on peut aussi appeler « épuisement mental », due à une sollicitation intense et longue à cause des écrans, aux nombreux outils numériques utilisés en simultané, à l’hyperconnexion, aux flux constants d’informations, etc. ;

  • difficultés de concentration, de mémorisation et de réflexion ;

La fatigue numérique a ainsi des répercussions directes sur le bien-être au quotidien, sur la productivité au travail et potentiellement sur la santé à plus long terme.

Cyberdépendance et fatigue numérique

Les pratiques addictives et la fatigue numérique sont des problèmes de plus en plus répandus dans notre société hyperconnectée. Les pratiques addictives liées aux technologies, telles que les smartphones, les réseaux sociaux, les jeux vidéo et une multitude d’autres pratiques, sont devenues monnaie courante. Les individus peuvent développer une pratique compulsive voire une dépendance à ces outils, passant des heures à les utiliser au détriment de leur bien-être physique et mental.

La fatigue numérique, quant à elle, découle d’une surexposition constante aux écrans et à la stimulation numérique. Il est essentiel de prendre conscience de ces problèmes et du lien entre hyperconnexion/cyberdépendance et fatigue numérique dans le but d’adopter des stratégies pour prévenir et gérer les addictions et la fatigue numérique.

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Quelles bonnes pratiques pour prévenir la fatigue numérique et ses conséquences ?

Pour éviter de développer une fatigue numérique, il n’est pas forcément nécessaire de se couper complètement des smartphones, tablettes et ordinateurs. Quelques astuces simples permettent en effet de prévenir les symptômes de la fatigue oculaire et cognitive, tout en continuant à utiliser les appareils numériques.

Disposer d’équipements adaptés et bien les régler

La fatigue numérique résulte en partie de l’exposition à la lumière bleue et d’une posture inadaptée. Pour prévenir les risques qui y sont liés, il est conseillé de :

  • placer son écran de PC à une distance suffisante (au moins 60 cm) et à hauteur des yeux (quitte à le rehausser) ;

  • utiliser les fonctions de filtre de lumière bleue, très souvent proposées sur les smartphones, tablettes et écrans d’ordinateur récents ;

  • porter des lunettes spécifiques qui filtrent les lumières nocives, et au besoin des lunettes ou des lentilles de vue adaptées à votre vision ;

  • disposer d’un éclairage suffisant dans la pièce, en profitant de la lumière naturelle et au moyen de sources d’éclairage artificiel ;

  • régler la résolution de l’écran et la taille des caractères pour pouvoir lire et regarder des images et vidéos confortablement.

Faire des pauses durant la journée

Parmi les bonnes pratiques en termes d’exposition aux écrans, il y a aussi l’importance de s’accorder des pauses. Même dans des conditions optimales, il est essentiel de ne pas rester scotché à votre écran durant plusieurs heures. Pour cela, faites des pauses régulières : quittez simplement votre écran des yeux tous les quarts d’heure et regardez au loin pendant plusieurs secondes. De temps en temps, profitez-en en aussi pour faire de la gymnastique ou du yoga des yeux. De nombreux exercices sont expliqués en ligne ou peuvent vous êtes conseillés par des opticiens ou des ophtalmologues.

Si vous travaillez sur ordinateur ou tablette tout au long de la journée, essayez aussi de vous accorder des périodes sans aucun écran pendant la pause déjeuner, lors d’une pause-café et plus important encore, le soir avant le coucher.

S’accorder des moments sans écran

Il est par ailleurs essentiel de faire valoir votre droit à la déconnexion. En dehors des horaires de travail, coupez toutes les notifications en lien avec votre boîte mail professionnelle ou autres outils collaboratifs. Vous serez ainsi moins tenté de consulter les écrans. Essayez aussi, autant que possible, de privilégier les contacts physiques aux interactions par écran (aller voir un collègue dans le bureau d’à côté plutôt que de lui envoyer un mail, préférer de simples appels téléphoniques avec les clients au lieu d’appels en visio, etc.). Cela ne doit évidemment pas nuire à votre productivité. Mais en y regardant de plus près, vous verrez qu’il y a en effet des situations dans lesquelles l’usage du numérique n’était pas nécessaire.

Il en va de même avec les notifications et sollicitations dans le cadre de la vie privée. Par exemple, configurez des horaires de restriction d’accès aux réseaux sociaux sur votre téléphone, éteignez ou mettez votre téléphone en mode avion pendant la nuit, n’utilisez pas plusieurs écrans en même temps (tablette et TV par exemple), rangez votre téléphone lorsque vous sortez avec des amis, etc.

Pratiquer des activités reposantes et relaxantes

La fatigue oculaire, la surcharge informationnelle et la nécessité de jongler entre différents outils et plateformes numériques sont des facteurs aggravants du stress. Le repos des yeux et du cerveau est donc indispensable pour ne pas subir la fatigue numérique. Chacun peut trouver des activités qui lui correspondent pour se déconnecter et retrouver de l’apaisement, loin des réseaux sociaux et des informations qui viennent surcharger la vie quotidienne.
Ce peut être des séances de relaxation par la respiration, du sport, des loisirs manuels, une balade en forêt, de la lecture (via des livres papier plutôt que par l’utilisation d’une liseuse), etc.

Pour soulager vos yeux et réduire le risque de fatigue intense, il existe par ailleurs des gouttes oculaires qui limitent la sécheresse et l’irritation des yeux.

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Faire le point sur sa « consommation d’écran »

La fatigue numérique s’installe parfois même sans que l’on s’en rendre compte. Peut-être ressentez-vous quelques-uns des symptômes précédemment mentionnés, sans avoir fait le lien avec le temps passé devant votre écran et votre utilisation du numérique. C’est pourquoi il est utile de vous intéresser de près à votre usage des outils et appareils numériques. Combien de temps passez-vous chaque jour sur les écrans ? Respectez-vous les conseils pour une bonne ergonomie au bureau ? Avez-vous des lunettes ou des lentilles qui répondent à vos éventuels problèmes de vue ? Arrivez-vous à passer plusieurs heures sans votre smartphone ?

Toutes ces questions vous aideront à déterminer si vous souffrez de fatigue numérique, voire d’addiction aux écrans. Dans ce deuxième cas, les mesures conseillées dans cet article pourront s’accompagner d’un suivi auprès de votre médecin traitant, d’un psychologue, d’un psychiatre ou d’un addictologue pour engager un processus de guérison de la cyberdépendance.

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portrait Alexis Peschard

A propos de l'auteur :

Alexis PESCHARD est addictologue et le président-fondateur du cabinet GAE Conseil, cabinet aujourd’hui incontournable de la prévention des conduites addictives dans le monde du travail en France. Il dirige le Pôle Conseil en addictologie du cabinet et développe des projets en prévention primaire pour le compte de clients grands comptes et branches professionnelles. Il a fait l’objet de plusieurs centaines d’interviews en presse écrite, radios et chaînes de télévisions nationales. Il intervient enfin régulièrement dans le cadre de congrès scientifiques, journées d’études et est publié chaque année dans différentes revues RH, juridique... Il est l’auteur du livre « Tous accros aux écrans » publié aux éditions Mardaga.