Les conseils prévention de GAE

Qu’est-ce qui rend dépendant à la cigarette ?

Les non-fumeurs sont nombreux à se poser la question suivante : pourquoi les personnes qui fument ne décident-elles pas d’arrêter, alors qu’elles savent pertinemment que le tabac et ses additifs contenus dans les cigarettes sont dangereux pour leur santé ? Le problème réside en fait dans la dépendance que crée le tabac, appelé tabagisme, et qui peut se développer seulement après quelques cigarettes fumées.

Nous faisons donc le point sur la composition du tabac et le processus qui crée la dépendance à la cigarette, afin de comprendre les mécanismes en jeu et ainsi pouvoir aider les fumeurs qui aimeraient entamer un sevrage.

NAVIGUER AU SEIN DE L’ARTICLE

1. La nicotine, la principale substance responsable du tabagisme

2. L’harmane et la norharmane, des composants aux effets addictifs

3. La force de l’habitude, une cause de la dépendance à la cigarette

4. La pression de la société, un facteur non négligeable d’addiction

Visuel tabac

La nicotine, la principale substance responsable du tabagisme

Dans la fumée de cigarette, on retrouve une quantité incroyable de substances nocives, comme le goudron, le monoxyde de carbone, le plomb, l’oxyde d’azote, etc. Mais on sait aussi que le tabac contient de la nicotine. En tant que telle, cette substance est a priori inoffensive pour la santé. En revanche, le problème de la nicotine, c’est qu’elle est à l’origine de la dépendance physique qui s’installe peu à peu, au même titre que d’autres produits addictifs.

Mais comment cela se produit-il ? Ce sont des processus chimiques qui entrent en jeu : lorsque l’on fume une cigarette, la nicotine ingérée passe dans le sang et vient se fixer sur les récepteurs nicotiniques dans le cerveau. S’ensuit alors un sentiment de bien-être, puisque ce phénomène induit une libération de dopamine, l’hormone du plaisir. C’est alors le circuit de la récompense qui se met en place, car le cerveau va chercher à ressentir à nouveau ce plaisir, qui ne peut être comblé que par la prise de nicotine. L’envie de fumer se fait alors de plus en plus présente : le fumeur doit à tout prix fumer une nouvelle cigarette pour être apaisé.

Le problème tient aussi au fait que le cerveau a ensuite besoin d’une dose de plus en plus importante de nicotine pour ressentir les mêmes effets qu’au départ et pour combler le manque. Le cercle vicieux de la dépendance au tabac est alors enclenché. Tous les méfaits et risques associés à la cigarette passent alors en arrière-plan (perte du goût, risque de maladies, toux, vieillissement cutané, etc.).
C’est une aubaine pour les fabricants de cigarettes, qui se rendent ainsi indispensables auprès des fumeurs et qui peuvent continuer à abreuver le marché de produits toxiques en réponse à la forte demande qui nait de l’addiction.

L’harmane et la norharmane, des composants aux effets addictifs

Le tabac, lorsqu’il est consumé, ne libère pas uniquement de la nicotine, mais aussi d’autres molécules aux effets relaxants. C’est notamment le cas de l’harmane et de la norharmane. Des études, qui mériteraient d’être complétées, ont en effet montré que ces substances libérées lors de la combustion joueraient un rôle dans le processus d’addiction. Cela tient notamment au fait qu’elles auraient des conséquences au niveau de la durée du plaisir éprouvé, en permettant à la dopamine de circuler pendant plus longtemps dans le sang.

La force de l’habitude, une cause de la dépendance à la cigarette

Il faut également savoir que le tabagisme est lié à des facteurs psychologiques et comportementaux. Autrement dit, la seule action physique de la nicotine ne peut suffire à expliquer l’addiction. En effet, les fumeurs ont tendance à associer la consommation de cigarette à certains moments-clés de la journée : après le repas, en buvant un café, au moment d’une pause dans la journée de travail, etc. Une fois l’habitude installée, il devient alors compliqué de s’en défaire : le cerveau est conditionné et la cigarette est ancrée dans la routine. Si bien qu’au moment où on décide d’arrêter, des questions et des angoisses peuvent se manifester, avant même que l’on ait réduit ou stoppé la consommation : que vais-je faire à la place de fumer ma cigarette ? Ne vais-je pas m’ennuyer si je ne fume pas ma cigarette habituelle à ma pause ? Vais-je vraiment apprécier mon café s’il ne s’accompagne pas de quelques bouffées de tabac, etc. ?

Cette habitude de fumer du tabac explique aussi que l’arrêt de la cigarette soit compliqué pour certains fumeurs, malgré l’utilisation d’une cigarette électronique. La sensation et le geste n’étant pas les mêmes, le besoin n’est pas entièrement comblé.

À cela s’ajoutent également les conséquences peu agréables du sevrage, qui sont certes bien réelles, mais qui servent parfois d’excuses pour continuer à fumer. On y inclut par exemple le risque de prendre du poids, la montée du stress ou encore l’irritabilité.

La pression de la société, un facteur non négligeable d’addiction

Cela peut paraître paradoxal, mais en France, l’aspect social joue un rôle dans la dépendance au tabac. On pourrait a priori penser qu’il est mieux vu de ne pas fumer, surtout au vu des risques du tabagisme pour la santé (cancer du poumon, cancer de la gorge, maladies chroniques, etc.). Et pourtant, le fait de fumer est parfois une action qui procure un sentiment d’appartenance à un groupe. En tant que fumeur, vous avez peut-être déjà expérimenté cela : vos collègues sortent fumer, vous les accompagnez pour faire une pause, et même si l’envie de fumer ne se fait pas particulièrement ressentir, vous décidez d’allumer une cigarette. C’est là un exemple parmi tant d’autres de la « dépendance environnementale ».

L’entreprise doit s’imposer comme un lieu privilégié de prévention du tabagisme en proposant à ses salariés des actions de sensibilisation et un accès au sevrage tabagique. Découvrez comment GAE Conseil peut vous accompagner avec nos actions de sensibilisation au tabac

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portrait Alexis Peschard

A propos de l'auteur :

Alexis PESCHARD est addictologue et le président-fondateur du cabinet GAE Conseil, cabinet aujourd’hui incontournable de la prévention des conduites addictives dans le monde du travail en France. Il dirige le Pôle Conseil en addictologie du cabinet et développe des projets en prévention primaire pour le compte de clients grands comptes et branches professionnelles. Il a fait l’objet de plusieurs centaines d’interviews en presse écrite, radios et chaînes de télévisions nationales. Il intervient enfin régulièrement dans le cadre de congrès scientifiques, journées d’études et est publié chaque année dans différentes revues RH, juridique... Il est l’auteur du livre « Tous accros aux écrans » publié aux éditions Mardaga.