Quand on vous parle de charge mentale, à quoi pensez-vous ? Aux femmes débordées par les tâches domestiques et la gestion des enfants ? C’est en effet l’une des situations où la charge mentale devient telle qu’elle épuise les ressources cognitives, émotionnelles et physiques.
Mais saviez-vous que l’on parlait aussi de charge mentale dans le cadre de l’activité professionnelle ? Les hommes comme les femmes y sont confrontés, dans des secteurs variés et des postes allant de l’opérateur au directeur d’entreprise. Voilà pourquoi il faut s’intéresser à ce sujet, en comprendre les conséquences, et surtout savoir quelles mesures permettront aux collaborateurs de travailler dans un contexte où la charge mentale est adaptée à leurs propres capacités.
Définition de la charge mentale au travail
La notion de charge mentale au travail désigne la somme des contraintes cognitives, émotionnelles et organisationnelles pesant sur un individu dans son environnement professionnel. Elle englobe la nécessité de gérer des tâches multiples, de prendre des décisions complexes, de jongler avec des priorités souvent changeantes et de composer avec les interactions sociales au sein de l’entreprise. Cette charge mentale peut résulter de divers facteurs tels que le volume de travail, les attentes des supérieurs, les échéances serrées, et elle peut avoir un impact significatif sur le bien-être psychologique, la performance et la satisfaction au travail.
Différencier charge et surcharge mentale
Il faut garder à l’esprit que la charge mentale est quelque chose de « normal » dans le cadre du travail. Les difficultés et les répercussions sur la santé mentale des collaborateurs surviennent surtout lorsqu’il s’agit de surcharge mentale.
Le terme parle pour lui-même : il y a surcharge mentale lorsque la charge mentale devient excessive. Concrètement, ce concept se traduit par un niveau de stress élevé, le sentiment de ne jamais réussir à s’en sortir, une baisse de la productivité, etc.
Quels sont les risques de la surcharge mentale au travail ?
Au niveau de l’individu comme de l’organisation, la surcharge mentale professionnelle est un vrai sujet de préoccupation. Elle entraîne en effet des risques :
Il est donc clair que la surcharge mentale n’est pas un levier de performance, comme certains employeurs ou managers pourraient encore le penser. Au contraire, il est primordial de mettre en place des mesures et des bonnes pratiques avec pour objectif de réduire la charge mentale afin qu’elle soit à un niveau acceptable pour les salariés, ceci étant dans leur propre intérêt et dans celui de l’entreprise.
Comment prévenir la surcharge mentale en entreprise ?
Des outils et des bonnes pratiques sont à disposition des salariés pour mieux gérer leur charge mentale. Mais il revient surtout à l’employeur de proposer un environnement et un management qui éviteront d’en arriver à des situations de surcharge mentale, avec toutes les conséquences que cela peut avoir.
Connaître les causes principales de surcharge mentale
Identifier les causes fréquentes de la surcharge cognitive et émotionnelle au travail est le premier pas vers un plan d’action. Il faut d’abord savoir que le niveau de charge mentale est dépendant de deux facteurs majeurs :
L’entreprise peut agir sur le premier point, tout en s’adaptant individuellement aux capacités et aux besoins de chaque collaborateur. Prenons quelques exemples concrets pour comprendre d’où peut venir la surcharge mentale, et donc comment agir pour y remédier :
Évaluer le niveau de charge mentale des salariés
La charge mentale est un élément assez complexe à quantifier : comment savoir si un salarié est dans une situation de surcharge mentale ? La question est d’autant plus difficile que le niveau de charge mentale acceptable varie d’un individu à l’autre.
L’étude du niveau de charge mentale doit alors se faire selon des statistiques qualitatives, à l’aide de questionnaires. Le baromètre QVT (Qualité de Vie au Travail) est l’un de ces outils, mais le questionnaire le plus ciblé sur la charge mentale est sans doute celui de Karasek. Il se présente sous la forme de 26 questions, autour de 3 dimensions que sont la pression psychologique, l’autonomie et le soutien des collègues et de la hiérarchie. Cela permet d’avoir une meilleure vision sur le niveau de stress, les postes les plus à risque et les facteurs aggravant la surcharge mentale.
Mettre en place des solutions préventives et correctives
En fonction des résultats des différentes évaluations sur la charge mentale, mais aussi en mettant en place des mesures génériques pour le bien-être au travail, il est possible de prévenir la surcharge cognitive et émotionnelle en milieu professionnel.
Cela peut passer par une réorganisation des tâches au sein de l’équipe, une plus grande attention portée à l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle, des formations sur la gestion du stress, la mise à disposition de ressources humaines et matérielles additionnelles et plus en adéquation avec les tâches, un management plus à l’écoute, etc.
En complément, faire appel à un spécialiste des addictions en entreprise, et notamment de l’addiction au travail, peut-être d’une grande utilité. GAE Conseil propose notamment des prestations d’accompagnement des salariés et des ateliers thématiques pour la prévention de ce risque.