L’addiction aux écrans fait partie des addictions comportementales et regroupe une multitude de pratiques : les jeux vidéo, les jeux en ligne, les réseaux sociaux, la pornographie, les plateformes de vidéos à la demande etc. Les écrans englobent plusieurs supports tels que la télévision, les tablettes, les ordinateurs et les smartphones.
Dans notre société actuelle, nous sommes entourés par ces écrans et il nous est difficile de vivre sans. Les écrans nous permettent de travailler, de remplir nos documents administratifs, d’être informé des nouvelles du monde entier, de maintenir le lien social avec nos amis et notre famille.
Pour Serge Tisseron, psychiatre français, les écrans ne sont pas toxiques mais c’est leur usage qui peut l’être. Il ne faut donc pas dramatiser à tout prix les écrans ou vouloir les interdire mais « éduquer » aux bons usages de ceux-ci.
NAVIGUER AU SEIN DE L’ARTICLE
1. Quelques chiffres sur notre consommation d’écrans
2. Comment détecter une dépendance aux écrans ?
3. Quels sont les risques d’une dépendance aux écrans ?
4. Comment aborder cette question en entreprise ?
Quelques chiffres sur notre consommation d’écrans
Les chiffres de la campagne d’information « Le bon usage des écrans » nous apprend qu’aujourd’hui, dans notre société, les enfants de 3 à 10 ans passent en moyenne, quotidiennement, 1h56 sur les écrans (tout écrans confondus) et que 51% de ces enfants auraient un usage du smartphone avant de se coucher.
Concernant les adultes, 61% des personnes interrogées indiquent que le premier réflexe au réveil est de consulter son portable et 58% des personnes utilisent plusieurs écrans en même temps (usage du smartphone en regardant la télévision, par exemple).
48% des personnes interrogées au cours de cette campagne déclarent consulter leur téléphone toutes les 10 minutes par peur de manquer une information. Il s’agit du FOMO « Fear Of Missing Out », c’est à dire la peur de manquer une information, un appel ou une notification. Ce phénomène est aussi associé à la nomophobie, terme utilisé pour indiquer la phobie d’être séparé de son téléphone ou de sa tablette, d’être déconnecté, de ne plus avoir de batterie ou de se retrouver dans un endroit sans Wifi ou 4G. Ces personnes se retrouvent totalement dépendantes de leur smartphone ou tablette et développent des stratégies afin de ne pas se retrouver sans écrans.
En moyenne, nous regardons notre smartphone 150 fois/jour.
Mais si je consulte mon portable dès le réveil, que je n’aime pas être séparé de celui-ci et qu’il n’est pas rare que je sois sur mon téléphone tout en regardant la télévision, suis-je dépendant aux écrans ?
Comment détecter une dépendance aux écrans ?
Nous nous demandons souvent à partir de combien d’heures sur les écrans nous estimons avoir un usage excessif de ceux-ci. Toutefois, il est complexe de définir cet usage problématique en fonction d’une durée définie. La réalité est plus nuancée puisque cela dépend de plusieurs éléments relevant des individus et de leur contexte social, familial, professionnel, …
Malgré tout, trois facteurs vont permettre de repérer une pratique abusive des écrans :
• La personne se sent obligée de se connecter tous les jours à heures fixes et régulières,
• La personne sous-estime le temps passé et ne parvient pas à s’autoréguler : elle pense se connecter quelques minutes mais y passe en réalité des heures,
• La personne délaisse sa vie réelle au profit du monde virtuel.
Toutefois, des experts ont estimé un risque de dépendance aux réseaux sociaux à partir de 21 heures par semaine (soit 3 heures par jour) et un joueur de jeux vidéo peut être considéré comme un joueur excessif à partir de 30 heures par semaine (soit environ 4 heures par jour).
Pour estimer une potentielle dépendance ou risque de dépendance aux écrans, on retrouve les mêmes critères de la dépendance que pour les addictions aux substances psychoactives à savoir :
– La perte de contrôle du temps passé sur les écrans
– L’incapacité de résister à se connecter
– Des préoccupations majeures et obsédantes liés à l’usage
– L’abandon d’activités sociales, sportives, culturelles au profit de la connexion sur les écrans
– Des réactions négatives et des remarques de l’entourage familial, social ou professionnel
– Un craving, c’est-à-dire l’envie irrépressible de se connecter
– Un syndrome de manque
De plus, quelques signes peuvent indiquer une potentielle dépendance aux écrans :
– L’irritabilité
– La perte d’appétit
– Une certaine négligence physique inhabituelle
– Une baisse des activités culturelles, sportives, familiales, amicales
– Une baisse de la qualité et de la durée du sommeil développant ainsi une fatigue chronique
Quels sont les risques d’une dépendance aux écrans ?
Il existe plusieurs risques liés à la dépendance aux écrans : les risques pour la santé physique, les risques sociaux, les risques psychologiques mais également les risques professionnels.
Les risques sur la santé physique
Les mauvaises postures liées à un usage trop important des écrans peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé physique des personnes. 5 % des Troubles Musculosquelettiques (TMS) seraient d’ailleurs dus aux mauvaises postures.
Nous ne pouvons pas toujours diminuer notre consommation des écrans, notamment si nous travaillons toute la journée sur un ordinateur. Dans ce cas, l’objectif est de pouvoir diminuer sa consommation hors travail et de favoriser des activités n’incluant pas un écran sur son temps personnel.
Un usage important des écrans peut être également à l’origine d’un déséquilibre alimentaire. Des repas oubliés par perte de la notion du temps, des repas pris devant son ordinateur en même temps que le travail sont des risques supplémentaires pour un déséquilibre alimentaire.
Cela peut également être associé à un manque d’activité physique qui participe avec le déséquilibre alimentaire à l’augmentation du nombre de personnes en surpoids voire obésité. Cela entraînant un risque d’AVC plus important.
Un usage trop important des écrans provoque des troubles du sommeil. En effet, trop d’écrans est, bien souvent, au détriment d’une durée suffisante de sommeil.
Enfin, trop d’écrans entraîne des maux de tête ainsi qu’une fatigue visuelle importante à cause notamment de la fameuse lumière bleue.
Il est d’ailleurs conseillé de ne pas utiliser son téléphone ou toute autres écrans au minimum 1 heure avant le coucher. En effet, la lumière bleue émise par les écrans bloque l’hormone du sommeil et stimule l’éveil.
Les risques sociaux et psychologiques
Bien que les écrans permettent un maintien du lien social, ils génèrent malgré tout un éloignement physique. Les personnes ayant un usage excessif des écrans ont un risque important de repli sur soi voire de désocialisation augmentant ainsi les risques dépressifs. Cela peut avoir un effet négatif notamment dans le cadre de son travail.
Trop d’écrans peut avoir des conséquences négatives sur la santé mentale du consommateur. En effet, en plus d’une augmentation des risques dépressifs, un usage excessif des écrans peut générer aussi bien de la culpabilité chez le consommateur qu’un sentiment d’angoisse et d’anxiété s’il ne peut pas avoir accès aux écrans. Ce mal-être peut conduire à un comportement agressif. Pour contrer ce sentiment de mal-être, la personne doit se reconnecter. C’est ainsi qu’elle entre dans la spirale de la dépendance.
Comment aborder cette question en entreprise ?
Dans le cadre de l’obligation de santé et de sécurité de l’employeur, il est possible de mettre en place des ateliers de sensibilisation sur l’hyperconnexion visant à prévenir les risques liés à un usage excessif des écrans.
Atelier de sensibilisation « hyperconnexion »
Cet atelier ludique permet de prendre conscience de l’impact de l’utra-connexion sur notre quotidien
et ses répercussions sur notre état de santé physique et psychique.
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Atelier de sensibilisation « hyperconnexion »
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L’employeur peut aborder la question avec le salarié, en toute bienveillance et sans jugement, au sujet d’une problématique repérée et orienter vers la médecine du travail.
La question d’un usage problématique des écrans ou d’une dépendance peut être abordé par un employeur au même titre qu’une consommation problématique d’un produit psychoactif si cela a des répercussions dans le cadre du travail et que le comportement du salarié impacte sa capacité à occuper son poste de travail.
De plus, afin de préserver les salariés au risque d’addiction au travail, l’employeur doit être vigilant à l’hyperconnexion de ces salariés et mettre en place des actions favorisant le droit à la déconnexion et le respect de celui-ci au sein de l’entreprise. Outre les actions de sensibilisation il est important de pouvoir former les managers aux enjeux de l’hyperconnexion, du surinvestissement au travail et également au workaholisme (addiction à son travail).
Formation « Hyperconnexion & surinvestissement au travail »
Découvrez des clés et le positionnement à adopter en tant que manager face aux risques liés
à l’hyperconnexion en présentiel, en télétravail et en travail hybride en développant vos compétences.
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