Les conseils prévention de GAE

Le terme « Workaolisme » a été inventé par le professeur de Psychologie Wayne Oates en 1968. Cet anglicisme provient des mots work (travail) et alcoholism (alcoolisme). L’addiction au travail appartient à la famille des addictions comportementales. Les personnes addictes au travail, workaholic, aussi appelé « ergomane » ou « boulomane » ont un besoin de travailler si important que cela pourrait constituer un danger pour leur santé psychologique, physique et sociale.

Aujourd’hui, les chercheurs distinguent deux sous-dimensions dans l’addiction au travail : le fait de travailler beaucoup (composante comportementale) et l’attitude compulsive au travail (composante psychologique), c’est à dire l’incapacité de se détacher psychologiquement du travail. Seule cette seconde sous-dimension aurait des impacts nocifs sur la santé, les rapports sociaux et la performance au travail.

NAVIGUER AU SEIN DE L’ARTICLE

1. Pourquoi devient-on addict à son travail ?
2. Au fond est-ce que c’est si grave que ça ?
3. Mais du coup, est-ce que je suis Workaholic ?
4. Que faire si je suis Workaddict ?
5. Que faire si je suis une entreprise ?

image workaholic

Pourquoi devient-on addict à son travail ?

Quand on parle d’« addiction », ce n’est généralement pas la cause du problème mais plutôt une conséquence. Ainsi, l’addiction au travail peut résulter d’une multitude de facteurs.

L’addiction au travail peut résulter de facteurs de risques psycho-sociaux

Les principaux facteurs qui favorisent l’addiction au travail sont :

• l’hyperconnexion : elle tient une grande part de responsabilité. Malgré le droit à la déconnexion introduit en 2017, les TIC (Technologies de l’Information et de Communication) continuent à réduire notre frontière entre vie au travail et hors travail et donc un déséquilibre vie professionnelle / vie personnelle.

• l’augmentation de la charge de travail : peut se caractériser par l’augmentation du volume horaire consacré au travail ce qui peut engendrer de nouvelles pratiques comme le fait de ramener du travail chez soi.

• la pression au travail : celle-ci peut être exercée par différents acteurs, par soi-même, la hiérarchie, les collègues, les clients…

Les professionnels travaillant en contact avec du public seraient également plus susceptibles de développer une addiction au travail (Machado T. et al., 2015).

D’autres facteurs plus personnels peuvent également favoriser la dépendance au travail

En effet, être addict au travail (comme aux autres types d’addiction) peut être vécu comme un moyen de « ne plus ressentir » certaines souffrances, comme un moyen thérapeutique pour soulager un malaise intérieur. Il peut s’agir par exemple de troubles de l’estime de soi, de fuiter des soucis de la vie personnelle (suite à une séparation, un divorce, un deuil…), de modèles parentaux très ancrés…

Au fond est-ce que c’est si grave que ça ?

Le côté pervers de l’addiction au travail c’est qu’elle est plutôt bien considérée par la société, allant même parfois jusqu’à être valorisée dans certaines cultures d’entreprise quitte à devenir une règle implicite. D’ailleurs, dans l’imaginaire général, on peut dire qu’une personne addicte au travail est plutôt quelqu’un de consciencieux, courageux, persévérant et qui réussit… jusqu’au moment où des problématiques de santé apparaissent.

En effet, l’addiction au travail a un impact sur la santé physique et psychologique à travers l’augmentation des risques :

• d’anxiété, insomnie, dysfonctionnement social et dépression

• de burnout

• de douleurs musculaires et intestinales

• de maladie coronarienne

• de tabagisme et de consommation d’alcool

• de décès (arrêt cardiaque, AVC, suicide…). Au japon, ce phénomène est appelé « Karōshi » qui signifie littéralement « mort par dépassement du travail ».

Quelques chiffres

En France, très peu d’études statistiques ont encore été réalisées à ce sujet. Cependant, l’INRS a effectué, en 2012, une enquête auprès de 50 salariés de la région parisienne. Celle-ci montre que 54% des salariés présentaient un risque moyen ou élevé de dépendance au travail.

Mais du coup, est-ce que je suis Workaholic ?

La plupart du temps la personne addicte au travail ne se rend pas compte qu’elle l’est, cela peut être aggravé par le fait que l’entourage professionnel peut implicitement maintenir la personne dans son addiction.

Les principaux signes d’une addiction au travail

– La difficulté, voire l’impossibilité de se détendre et d’arrêter de penser au travail lors des vacances ou week-end (pouvant aller à travailler sur ces temps-là) ;

– L’implication personnelle excessive au travail et cela au détriment des autres activités ;

– L’empressement à effectuer des tâches ;

– La productivité accrue, mais aussi, le faible rendement (par exemple, considérer qu’un sujet n’a pas fini d’être traité, malgré un nombre d’heures passé conséquent) ;

– Le fait de mettre plus d’énergie dans son travail que dans la relation à l’autre (négligence de la vie familiale et amicale) ;

– Le fait de ne pas réussir à déléguer ou à demander de l’aide ;

– L’intérêt beaucoup plus prononcé par les résultats de son travail plutôt que par le travail en soi ;

– L’anxiété ou le stress lié au travail.

Les spécialistes décrivent trois étapes caractéristiques de ce type de trouble

1. Au premier stade, le travailleur est débordant d’énergie et ses capacités sont augmentées, les horaires de travail sont souvent allongés ; on peut aussi observer une réticence à poser des congés.

2. Le deuxième stade correspond à l’apparition de difficultés dans la vie familiale et sociale (irritabilité, évitement des loisirs…).

3. Le dernier stade se caractérise par une forte diminution des capacités de travail et l’apparition de troubles psychosomatiques comme décrits ci-dessus

Les outils d’évaluation du Workaholisme

Aujourd’hui il existe trois tests d’évaluation pour évaluer l’addiction au travail.
Le WART (Work Addiction Risk Test) qui évalue l’addiction au travail à travers :

– les tendances compulsives,

– le besoin de contrôle,

– l’altération des communications,

– l’altération de l’estime de soi,

– l’incapacité à déléguer.

Le WorkBAT (Workaholism Battery) évalue l’addiction au travail à travers :

– l’implication dans le travail,

– la contrainte,

– et la satisfaction au travail.

Le DUWAS (Dutch Work Addiction Scale) est un dérivé du WART et du WorkBAT. Il évalue la dépendance au travail à travers deux grandes dimensions : le travail excessif et le travail compulsif.

Parmi ces trois échelles, le WART à la meilleure validité, c’est pourquoi c’est aujourd’hui la plus utilisée pour évaluer l’addiction au travail. Cette échelle comporte 25 questions. Chaque question propose une cotation par point :

• pas du tout vrai (1),

• peu souvent vrai (2),

• souvent vrai (3),

• toujours vrai (4).

Je fais le test

Que faire si je suis Workaddict ?

Comme on peut s’en douter, si on est addict au travail, il va falloir travailler sur son rapport au travail, en passant notamment par une phase de détachement et de désengagement. Dans tous les cas, il est très important de se faire accompagner par un psychologue (via des psychothérapies individuelles ou de groupes). Attention, plusieurs approches différentes existent (clinique, psychanalytique, cognitivo-comportementale…). Bien que la littérature (Limosin F., 2008) indique que le principal « traitement » de l’addiction au travail repose sur l’approche cognitivo-comportementale, aucune étude n’existe aujourd’hui sur le suivi des personnes addictes au travail à long terme. Il n’y a pas de « méthode magique », donc n’hésitez pas à prendre le temps de vous renseigner afin vous tourner vers l’approche et le psychologue qui vous correspondra le mieux.

Plusieurs acteurs peuvent vous accompagner dans votre démarche. Le mieux est de s’entourer d’une équipe pluridisciplinaire car cela permet de construire un cadre structuré, structurant et d’agir, au-delà que sur soi-même, sur l’environnement de travail :

• Le médecin du travail :

◦ il a un rôle d’alerte au niveau de l’entreprise pour mettre en place des actions d’évaluation de facteurs de risques psycho-sociaux

◦ il peut vous orienter au mieux, en toute confidentialité

• S’il y a un psychologue du travail dans votre structure, n’hésitez surtout pas à le rencontrer.

◦ Il peut mener des actions (individuelles et collectives) pour agir directement sur l’organisation de travail et favoriser la santé psychique des salariés.

◦ Sachez que les psychologues, même en entreprise, sont soumis à la confidentialité.

Que faire si je suis une entreprise ?

L’addiction au travail étant associée à la fois à des facteurs environnementaux et psychologiques, il parait également primordial que les entreprises se saisissent du sujet afin construire une politique de globale de prévention des addictions. Les équipes de GAE Conseil peuvent vous accompagner dans cette démarche.

La formation de vos équipes managériales est également un axe essentiel pour développer les compétences psychosociales de vos équipes et prévenir le risque de surinvestissement au travail.

Formez vos managers à la prévention du Workaholisme

Les équipes de GAE Conseil vous proposent une formation dédiée à ses enjeux
« Surinvestissement au travail, hyperconnexion et workaholisme : la juste place des écrans »


Découvrir la formation

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Les équipes de GAE Conseil ont également développé un atelier de sensibilisation autour des phénomènes de cyberdépendances et d’hyperconnexion à destination de vos salariés. Cet atelier peut-être animé par exemple dans le cadre de la SQVT ou d’une journée prévention dans votre entreprise. Cet atelier de sensibilisation ludique permettra à vos salariés de prendre conscience de l’impact du phénomène d’hyperconnexion sur notre quotidien (au travail ou non) ainsi que de l’impact des distracteurs sur la vigilance au travail, sur la route etc.

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