Dans le cas d’une addiction à l’alcool, chercher à s’en sortir et à se sevrer seul est fortement déconseillé. C’est pourquoi, si vous connaissez une personne dépendante, votre aide pourra se révéler précieuse. Mais toujours est-il qu’il y a certains comportements à proscrire et certains conseils à prodiguer pour accompagner au mieux un individu alcoolique. Qu’il s’agisse d’une personne de votre famille, d’un ami ou d’un collègue, nous vous donnons donc quelques clés pour l’aider au mieux possible et préserver sa santé physique et mentale.

NAVIGUER AU SEIN DE L’ARTICLE

1. Savoir déceler une situation de dépendance à l’alcool

2. Aider à la prise de conscience sans jugement

3. Accompagner tout au long du sevrage à l’alcool

4. Orienter la personne dépendante à l’alcool vers des spécialistes de santé

Prévention alcool

Savoir déceler une situation de dépendance à l’alcool

Avant de proposer votre aide, vous devez être capable de déterminer si la personne concernée se trouve bel et bien dans une situation d’alcoolisme. Certains signes peuvent alerter à ce sujet :

● l’individu consomme fréquemment, voire quotidiennement de l’alcool ;

● sa consommation d’alcool est de plus en plus importante au fil des semaines et des mois, que ce soit en quantité ou en fréquence, avec potentiellement des épisodes de binch drinking ;

● la personne présente des symptômes tels que l’irritabilité, l’anxiété, des insomnies, des sauts d’humeur ;

● votre proche a tendance à s’isoler, voire à s’absenter au travail, et fait passer l’alcool au premier plan ;

● il ou elle adopte un comportement à risque, par exemple en conduisant après avoir consommé de l’alcool ;

● la personne voit dans l’alcool un refuge, un moyen de faire face aux difficultés qu’il rencontre dans sa vie quotidienne, etc.

Ces symptômes ne trompent pas et cachent des problèmes plus profonds. Vous ne pourrez pas les régler en un coup de baguette magique, mais l’entourage dispose d’un réel pouvoir pour aider un proche dépendant à l’alcool.

Aider à la prise de conscience sans jugement

Si certaines personnes alcooliques sont tout à fait conscientes de leur problématique, d’autres sont encore dans le déni ou ne se rendent absolument pas compte de leur addiction. Dans ce cas, la première étape consiste à engager le dialogue pour leur permettre d’avoir une vision plus objective de leur consommation d’alcool. L’idée n’est pas de créer un sentiment de culpabilité. De même, le chantage pourra avoir un effet illusoire sur le court terme, mais ne permettra pas un réel sevrage.
Il faut adopter une posture bienveillante et de confiance, sans stigmatiser et sans dérouler une longue liste de reproches. Pour ce faire, vous pouvez essayer de mettre le doigt de façon objective sur certains comportements de la personne dépendante lorsqu’elle a consommé trop d’alcool (agressivité, tristesse, etc.), ainsi que sur les conséquences de sa consommation régulière sur sa vie sociale et professionnelle. Parlez également de vos propres ressentis face à cette addiction, en utilisant la première personne du singulier, pour éviter de faire culpabiliser.

Gardez à l’esprit que l’alcoolisme est une maladie, pour laquelle faire appel à la raison ne sera pas toujours efficace et qu’il faudra parfois beaucoup de temps pour que votre proche prenne conscience de sa dépendance et qu’il accepte le fait d’être malade.

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Accompagner tout au long du sevrage à l’alcool

Comme avec n’importe quelle substance addictive, la dépendance à l’alcool a besoin de temps pour être traitée. C’est pourquoi, après avoir aidé quelqu’un à prendre conscience de son problème avec l’alcool, il faut rester présent et l’accompagner à chaque étape du processus de sevrage. Une personne alcoolique se trouve dans un état de mal-être, même si elle pourra vous affirmer le contraire. Et en restant seule, elle pourrait se décourager, se sentir abandonnée, renforcer son état d’isolement, etc., ce qui mettrait en péril son traitement pour sortir de l’alcoolisme et ferait risquer une rechute. Montrez-vous empathique, encouragez votre proche et dites-lui tout ce qu’il a à gagner à prendre les choses en main pour sortir de la spirale infernale que crée l’alcool. Une fois le processus de sevrage entamé, n’hésitez pas à le féliciter sur chaque petite victoire face à l’alcool. Et en cas de rechute, ne le blâmez pas et adoptez plutôt une posture d’encouragement.

Mais attention, l’entourage doit proposer un accompagnement affectif, mais n’est pas qualifié pour un suivi psychologique. De même, le fait d’être auprès d’un proche alcoolique et de l’aider ne doit pas représenter un fardeau ni entraîner des conséquences négatives sur votre propre vie. Si le problème devient trop difficile à gérer, faites-vous aider d’autres membres de votre famille ou d’autres amis, de sorte à créer un cercle de confiance autour de la personne alcoolique et de ne pas tout faire peser sur vos épaules. Et s’il ou elle refuse catégoriquement de se faire aider, vos paroles n’auront aucun impact et il pourrait être judicieux d’alerter le médecin de famille par exemple.

Orienter la personne dépendante à l’alcool vers des spécialistes de santé

Un sevrage de l’alcool ne doit pas se faire sans l’aide d’un médecin. Une fois qu’il a compris qu’il est malade et qu’il existe des solutions pour l’aider, un individu alcoolique doit obtenir un accompagnement psychologique et un traitement adéquat. La première personne vers qui vous pouvez l’orienter est son médecin généraliste. Il saura mettre en place les premiers traitements et rediriger le patient vers les bons spécialistes (addictologue, psychologue, psychiatre, etc.) ou vers un centre de soins qui prend en charge les patients dépendants. Un travail de fond pourra alors être engagé pour connaître l’origine du problème d’addiction et pour mettre en place des traitements qui permettront un sevrage progressif et durable, et qui réduiront les états d’anxiété et de dépression. Votre rôle pourra alors être de vous assurer que votre proche dépendant prend correctement ses médicaments. Vous pouvez aussi lui parler de son parcours de soin, lui demander comment il se sent avec les spécialistes qui le prennent en charge, quelles sont les étapes qu’il franchit au fil des jours et des semaines, etc.

Vous pouvez également conseiller à quelqu’un qui est addict à l’alcool de se tourner vers une association. On pense notamment aux Alcooliques Anonymes, mais il existe bien d’autres structures dédiées aux addictions. Via des groupes de paroles, une entraide entre personnes dépendantes et parfois l’accompagnement par des spécialistes au service des associations, votre proche trouvera une oreille attentive et se sentira compris.

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portrait Alexis Peschard

A propos de l'auteur :

Alexis PESCHARD est addictologue et le président-fondateur du cabinet GAE Conseil, cabinet aujourd’hui incontournable de la prévention des conduites addictives dans le monde du travail en France. Il dirige le Pôle Conseil en addictologie du cabinet et développe des projets en prévention primaire pour le compte de clients grands comptes et branches professionnelles. Il a fait l’objet de plusieurs centaines d’interviews en presse écrite, radios et chaînes de télévisions nationales. Il intervient enfin régulièrement dans le cadre de congrès scientifiques, journées d’études et est publié chaque année dans différentes revues RH, juridique... Il est l’auteur du livre « Tous accros aux écrans » publié aux éditions Mardaga.