Comme l’addiction aux drogues ou à l’alcool, celle qui a trait aux jeux d’argent et de hasard peut engendrer de véritables problèmes sur le plan social, financier, professionnel, familial et sur la santé. Et cela a bien souvent des répercussions sur l’entourage, qui ne sait plus comment réagir. Pourtant, il existe des solutions pour aider un enfant, un parent, un ami ou un conjoint qui souffre d’une dépendance aux jeux. Voici quelques conseils pour mettre fin à la spirale infernale et trouver les spécialistes qui sauront accompagner au mieux votre proche pour le sortir de l’addiction.
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1. Première étape : reconnaître les signes de l’addiction aux jeux
2. Aider un joueur dépendant : ce qu’il ne faut pas faire
3. Prise de conscience du trouble addictif : aider le joueur à analyser son comportement
4. Traitement et thérapie face à l’addiction aux jeux : faire appel à des spécialistes
Première étape : reconnaître les signes de l’addiction aux jeux
Certaines personnes jouent de temps en temps aux jeux d’argent et de hasard ou aux jeux vidéo, sans que cela ne soit problématique et n’ait de conséquences sur leur vie quotidienne. Mais certains comportements deviennent plus dangereux, dès lors que la dépendance s’installe. Plus tôt vous interviendrez, plus il sera facile de faire sortir votre proche de l’addiction. Mais pour cela, il faut savoir distinguer les premiers signes d’une addiction aux jeux :
● La personne ne peut pas s’arrêter de jouer et le jeu devient une obsession ou n’est du moins plus un simple plaisir, et elle devient irritable voire agressive lorsqu’elle ne peut pas assouvir son besoin de jouer ;
● Elle a toujours dans l’idée de « se refaire » après avoir perdu de l’argent ;
● Votre proche emprunte de l’argent pour pouvoir continuer à jouer, et en vient même à mentir pour obtenir ce qu’il souhaite ;
● il joue toujours plus, y consacrant plus de temps et jouant des mises de plus en plus importantes ;
● la personne se coupe peu à peu de sa vie sociale, faisant passer le jeu avant tout.
Tous ces symptômes révèlent un comportement pathologique, qui peut mener à des situations critiques d’endettement, à un mal-être voire une dépression, etc. C’est pourquoi il est important d’intervenir, surtout si le joueur n’a pas lui-même conscience de son addiction.
Aider un joueur dépendant : ce qu’il ne faut pas faire
Lorsqu’une personne de notre entourage devient addict aux jeux, on peut avoir comme premier réflexe d’être en colère et menaçant. Pourtant, ce n’est pas le meilleur comportement à adopter. Cela risque en effet de créer une rupture avec le joueur et de l’enfermer dans son cercle d’addiction. Le culpabiliser n’est pas non plus la bonne option : comme toute personne dépendante, il souffre déjà probablement d’un sentiment de culpabilité, qui crée un mal-être pouvant inciter à se réfugier d’autant plus dans le jeu. Il n’est pas non plus conseillé d’exercer un total contrôle de la situation en coupant les vannes financières, en surveillant chaque faits et gestes, en coupant la connexion internet, etc. Cela ne résoudra pas le cœur du problème et ne fera que créer une frustration encore plus grande.
Pour autant, il ne faut pas non plus faire comme si de rien n’était. Un joueur qui a réalisé qu’il était dans une situation de dépendance a besoin d’être entouré et de ne pas se sentir abandonné. La discussion, dans une logique de bienveillance, est une arme de choix pour aider votre proche à s’en sortir.
Enfin, n’épongez pas les dettes d’un joueur compulsif qui n’est pas sur la voie de la guérison et ne lui prêtez pas d’argent. Il doit pouvoir faire face aux conséquences de son addiction pour en comprendre la gravité.
Prise de conscience du trouble addictif : aider le joueur à analyser son comportement
Vous avez remarqué qu’un membre de votre famille ou que l’un des vos amis sombre dans la dépendance aux jeux, mais il ne semble pas du tout en avoir conscience ? C’est là l’un des premiers freins à la guérison. Effectivement, s’il ne réalise pas qu’il est addict, il n’aura ni l’idée ni l’envie de réduire sa consommation. Il est donc important de mettre en place une réelle communication autour du sujet, toujours avec l’idée de ne pas culpabiliser le joueur.
Pour cela, il est conseillé d’évoquer le problème du jeu excessif en parlant à la première personne du singulier ou du pluriel. Au lieu de dire « tu joues trop et tu ne fais plus rien d’autre que cela », utilisez une formule du type « j’aimerais que l’on passe plus de temps ensemble » ou « ça fait longtemps que nous n’avons pas fait telle activité, m’accorderais-tu du temps pour cela ? ». N’hésitez pas à évoquer aussi vos propres ressentis et les conséquences qu’a l’addiction sur votre vie. De cette façon, vous pourrez progressivement faire comprendre à votre proche que son comportement n’est pas anodin. Une fois qu’il en aura pris conscience, et avec votre accompagnement, il pourra alors envisager des solutions pour s’en sortir et retrouver peu à peu sa liberté.
Traitement et thérapie face à l’addiction aux jeux : faire appel à des spécialistes
Lorsqu’il s’agit d’un proche, on a parfois tendance à penser qu’on le connaît mieux que personne et que l’on est le ou la plus à même de résoudre le problème. En réalité, vous n’avez pas la même logique que lui : les arguments que vous jugez les plus pertinents n’auront sans doute aucun effet sur lui, et c’est là toute la difficulté de l’addiction, qu’elle concerne le jeu, la consommation d’alcool, le workaholisme, l’usage de substances psychotropes, etc.
C’est pourquoi il est important de vous entourer de spécialistes du sujet, qui sauront vous apporter conseil et aide psychologique, et qui pourront prendre en charge votre proche. Mais ne prenez pas rendez-vous pour lui sans son accord, informez-le simplement des possibilités qui lui sont offertes. Il existe par exemple des organismes qui viennent en aide aux joueurs addicts : SOS joueurs, Le Cap, Joueurs Info Service, etc. On peut également se tourner vers des centres de soin (CSAPA), ainsi que des psychologues et des psychiatres spécialisés dans les addictions comportementales. Dans ce cas, il est important de faire comprendre au joueur dépendant que demander de l’aide extérieure n’est pas un signe de faiblesse, mais au contraire une solution courageuse pour venir à bout de l’addiction.
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