Si après 2 unités d’alcool consommées, il est interdit en France de prendre le volant, cela n’est pas sans raison. Effectivement, à partir d’une certaine alcoolémie (taux d’alcool dans le sang), des effets indésirables se font ressentir, mettant en danger le conducteur, ses passagers et les autres usagers de la route. L’alcoolémie excessive est d’ailleurs la première cause d’accidents de la route graves et mortels.

Mais savez-vous vraiment quels sont les dangers lorsque l’on conduit après avoir consommé de l’alcool ? Quels sont les risques encourus lors d’un contrôle de police ou d’un accident de la circulation ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur les impacts que peut avoir la consommation d’alcool lorsque l’on prend la route.

alcool au volant

Les effets de l’alcool et leurs risques au volant d’un véhicule

Quand on évoque l’alcool dans un contexte festif et raisonné, les effets que l’on aura tendance à mettre en avant sont la détente, la désinhibition, une sensation de légèreté, une plus grande aisance sociale, etc. Toutefois, il ne faudrait pas en oublier que même à faible dose, l’alcool réduit les réflexes et le champ de vision. Voilà là des problématiques de taille lorsqu’on prend le volant, puisque cela signifie que les capacités à réagir face à une situation sont altérées.

Avec une dose d’alcool un peu plus forte, d’autres effets apparaissent et sont tout autant dangereux, si ce n’est plus, pour une personne qui prend le volant. On peut constater les sensations suivantes :

  • réduction accrue des réflexes

  • moins bonne coordination des mouvements
  • état de somnolence difficultés à rester éveillé
  • problèmes de concentration, qui peuvent être renforcés par les sensations de nausées, la tête qui tourne, etc.

  • mauvaise appréciation du danger, avec une prise de risque bien plus élevée qu’à la normale et une forme d’inconscience face aux risques encourus.

Tous ces effets, s’ils surviennent alors que l’on se trouve chez soi ou chez des amis, n’auront probablement pas de gros impacts et finiront par s’estomper au fil des heures. Mais lorsqu’il s’agit de reprendre la voiture après ne serait-ce qu’un verre de trop (que ce soit dans le cadre personnel ou pour le travail), les choses sont bien différentes. La baisse des réflexes peut empêcher de réagir face à un piéton qui traverse, la conscience erronée du danger peut inciter à rouler à vive allure, la somnolence peut conduire à l’endormissement au volant, etc. On peut alors s’en sortir avec une simple frayeur, mais les conséquences peuvent également être dramatiques, engendrant des décès, des blessures graves, d’énormes dégâts matériels, etc.

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Réduire les effets de l’alcool avant de conduire, est-ce possible ?

On entend parfois dire que certaines astuces aideraient à faire baisser l’alcoolémie avant de reprendre le volant. C’est faux : ni le café ni la douche froide ou la cuillère d’huile ne pourront compenser l’alcool précédemment consommé. Seules les heures qui passent aideront le corps à éliminer l’alcool ingurgité.

Toutefois, en cas de consommation raisonnée, mais potentiellement au-dessus du niveau maximum autorisé, il est possible d’avoir recours à l’éthylotest vous permettant de savoir si vous vous situez en dessous ou au-dessus du taux légal autorisé pour conduire (0,5 gramme par litre de sang ou 0,2 gramme par litre de sang en cas de permis probatoire ou pour un véhicule doté d’un EAD). La règle est simple : si vous dépassez le taux légal, alors vous n’êtes pas en état de conduire en toute sécurité et vous mettez en danger votre vie et celle des autres usagers de la route, en plus d’enfreindre une interdiction légale.

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Les sanctions encourues en cas de contrôle des forces de l’ordre

En termes de sécurité routière et d’alcool au volant, on distingue deux cas de figure différents.

Si le conducteur est contrôlé avec une alcoolémie comprise entre 0,5 g/l et 0,8 g/l, il s’agit d’une infraction. Pour un permis classique (non probatoire et non soumis à l’EAD), la sanction peut ainsi inclure :

  • une amende forfaitaire de 135 euros ou pouvant atteindre 750 euros ;

  • un retrait de 6 points du permis de conduire

  • une suspension du permis de conduire pour une durée de 3 ans maximum ;

  • l’obligation de faire installer un EAD (éthylotest antidémarrage) durant le temps de suspension du permis pour pouvoir continuer à conduire

Lorsque le dépistage indique un taux d’alcool dans le sang égal ou supérieur à 0,8 gramme par litre, il s’agit alors d’un délit. C’est également le cas lorsqu’il y a prise de stupéfiants au volant.

Le permis peut ainsi être retiré de suite, avec suspension ou obligation de faire installer un EAD dans le véhicule du conducteur. Un retrait de 6 points est également prononcé et peut s’accompagner d’une peine d’emprisonnement, d’une obligation de stage de sensibilisation à la sécurité routière, d’une annulation totale du permis, etc.

Les impacts financiers et juridiques, mais aussi potentiellement sur le travail et la vie quotidienne du conducteur contrôlé avec un taux d’alcoolémie supérieur à celui autorisé sont donc loin d’être négligeables. Mais cela peut être encore bien plus grave lorsque la consommation d’alcool a entraîné directement ou indirectement un accident de la circulation.

Les peines éventuelles en cas d’accident causé sous l’emprise de l’alcool

Si un conducteur est impliqué dans un accident de la route après avoir consommé de l’alcool, au-delà du seuil autorisé, les sanctions sont d’autant plus lourdes :

  • Si l’accident cause des blessures graves à autrui, la peine encourue va jusqu’à 75 000 euros d’amende, entraîne 6 points en moins sur le permis avec suspension ou annulation (avec parfois l’impossibilité de repasser le permis pendant 10 ans) et peut mener à une peine d’emprisonnement de 3 à 5 ans.

  • En cas de décès provoqué par un conducteur en état d’ivresse, ce dernier est passible d’une peine de prison d’une durée pouvant aller jusqu’à 7 ans, d’une amende pouvant atteindre 100 000 euros et d’une annulation immédiate du permis, sans pouvoir le repasser pendant 10 ans.

Sans compter les sanctions financières de l’assurance auto, ainsi que la culpabilité de la responsabilité d’un accident grave.

Ces peines font office de piqûres de rappel pour prendre conscience des risques encourus pour soi et pour les autres après avoir consommé de l’alcool, qui, on le rappelle, est également dangereux pour la santé au-delà d’une certaine fréquence et d’une certaine quantité de consommation.

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portrait Alexis Peschard

A propos de l'auteur :

Alexis PESCHARD est addictologue et le président-fondateur du cabinet GAE Conseil, cabinet aujourd’hui incontournable de la prévention des conduites addictives dans le monde du travail en France. Il dirige le Pôle Conseil en addictologie du cabinet et développe des projets en prévention primaire pour le compte de clients grands comptes et branches professionnelles. Il a fait l’objet de plusieurs centaines d’interviews en presse écrite, radios et chaînes de télévisions nationales. Il intervient enfin régulièrement dans le cadre de congrès scientifiques, journées d’études et est publié chaque année dans différentes revues RH, juridique... Il est l’auteur du livre « Tous accros aux écrans » publié aux éditions Mardaga.