Lors de l’arrêt du tabac, des symptômes de manque se font ressentir, comme l’irritabilité, le craving, la tristesse, etc. Si cela est bien connu des fumeurs qui décident de se sevrer, ils sont parfois surpris par une autre conséquence : le fait d’être malade.

Les manifestations sont diverses, allant de la toux à des problèmes de transit en passant par des bronchites, des rhumes, etc. Mais pourquoi tombe-t-on plus facilement malade quand on cesse le tabac, alors qu’on aurait sans doute imaginé l’effet inverse ? Cela s’explique, et surtout, il faut relativiser car il s’agit d’une réaction de l’organisme sur le court terme.

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Toux, sinusite et autres affections ORL : des maladies fréquentes à l’arrêt du tabac

La consommation de tabac agit défavorablement sur les bronches, sur le système respiratoire dans son ensemble et sur le système immunitaire. On ne se rend pas forcément compte quand on a plusieurs années de tabac derrière soi, mais cela se manifeste très clairement au moment du sevrage. En effet, après quelques jours sans fumer, voire quelques semaines, le corps commence à reprendre ses bonnes habitudes pour se protéger. Autrement dit, il élimine les déchets et toxines, chose qu’il ne pouvait plus faire lorsqu’il était en prise avec la fumée et les composants nocifs du tabac.

Et cela se manifeste le plus souvent par de la toux, parfois accompagnée de crachats, des sinusites, des bronchites, des angines, etc. En somme, par différents maux et maladies par lesquels l’organisme se débarrasse de ce qui est mauvais pour lui.

Généralement, ces symptômes disparaissent après quelques semaines sans fumer. Ils n’en restent pas moins désagréables et méritent la consultation de son médecin généraliste si les symptômes deviennent trop dérangeants ou si les maladies persistent même après plusieurs semaines sans fumer.

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Transit perturbé : une autre conséquence quand on arrête de fumer

Un autre trouble fréquent après le sevrage, c’est la constipation. Quel lien avec le tabac ? La nicotine est tout simplement une substance qui stimule le transit intestinal. Chez les fumeurs, l’organisme s’adapte à cette stimulation, qui devient alors « normale ». Au moment d’arrêter la cigarette, comme la nicotine ne joue plus ce rôle de stimulant, le transit est donc perturbé et la constipation peut en résulter.

Ce phénomène est passager, ne durant pas plus de quelques semaines. Il y a cependant de bonnes habitudes à prendre pour éviter ou limiter les risques de constipation lors du sevrage. Il est notamment recommandé de boire beaucoup d’eau, d’avoir une alimentation riche en fibres (légumes, céréales complètes, etc.) et d’avoir une activité physique.

Des affections bégnines à court terme pour s’épargner de graves maladies à moyen et long terme.

Savoir que l’on risque d’être plus malade en arrêtant le tabac peut représenter un frein pour les fumeurs. Toutefois, il faut garder plusieurs informations importantes à l’esprit pour rester motivé et arrêter de fumer :

  • ces maladies et troubles sont bénins, là où les maladies directement causées par le tabac sont bien plus sérieuses et/ou chroniques (cancers, bronchite chronique, asthme, maladie cardiovasculaire, etc.) ;

  • les symptômes ne durent pas très longtemps, quelques semaines en général, et parfois quelques jours seulement ;

  • tous les anciens fumeurs ne sont pas égaux face à la fréquence et à l’intensité de ces maladies post-sevrage (cela dépend de la quantité de cigarettes fumées, du nombre d’années depuis lesquelles on fume, des mesures d’hygiène de vie mises en place au moment du sevrage, etc.).

Retenons donc qu’être plus malade quand on arrête de fumer est un phénomène normal, qui s’explique par le fait que le corps retrouve sa capacité à se défendre, et qui peut être considéré comme « un mal pour un bien ».

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portrait Alexis Peschard

A propos de l'auteur :

Alexis PESCHARD est addictologue et le président-fondateur du cabinet GAE Conseil, cabinet aujourd’hui incontournable de la prévention des conduites addictives dans le monde du travail en France. Il dirige le Pôle Conseil en addictologie du cabinet et développe des projets en prévention primaire pour le compte de clients grands comptes et branches professionnelles. Il a fait l’objet de plusieurs centaines d’interviews en presse écrite, radios et chaînes de télévisions nationales. Il intervient enfin régulièrement dans le cadre de congrès scientifiques, journées d’études et est publié chaque année dans différentes revues RH, juridique... Il est l’auteur du livre « Tous accros aux écrans » publié aux éditions Mardaga.