Les nouvelles technologies peuvent favoriser le développement de nouvelles connaissances et apporter des avancées qui enrichissent ou simplifient le quotidien. Cependant, leur usage peut parfois conduire à des comportements excessifs, voire à des dépendances, comme celles liées aux jeux d’argent ou aux paris sportifs en ligne, aux jeux vidéo, ou encore aux réseaux sociaux.

Un rapport de l’OMS indique d’ailleurs qu’en France en 2022, 11 % des adolescents présentent des signes d’un usage excessif des réseaux sociaux. Mais c’est un comportement qui touche en réalité toutes les tranches d’âge et qui n’est pas sans conséquence.

addiction aux réseaux sociaux

Comment définir l’addiction aux réseaux sociaux ?

L’addiction aux réseaux sociaux est une addiction dite comportementale. En effet, certains comportements issus de notre quotidien peuvent progressivement évoluer vers des situations de dépendance, où ils cessent d’être une source de plaisir et deviennent un besoin compulsif et irrépressible.

Dans le cas de l’addiction aux réseaux sociaux, la dépendance se manifeste par une utilisation excessive du smartphone, de la tablette, de l’ordinateur ou de tout autre appareil numérique qui sert de support pour accéder aux plateformes sociales.

Qu’il s’agisse d’Instagram, de Snapchat, de TikTok ou d’autres réseaux sociaux, l’individu addict y consacre une grande partie de son temps, parfois au détriment d’autres activités.

Pourquoi les réseaux sociaux peuvent-ils rendre dépendants ?

Les réseaux sociaux s’appuient sur des mécanismes cognitifs spécifiques pour créer de l’engagement, notamment en activant le circuit de récompense du cerveau. Cela se traduit par une libération de dopamine, neurotransmetteur associé au sentiment de bonheur et de satisfaction, en particulier par le biais d’interactions virtuelles et de la validation sociale, comme à travers les « likes ».

De plus, le système de notifications stimule la curiosité et crée une anticipation, incitant l’utilisateur à vérifier sans cesse son téléphone. Cette dynamique est renforcée par la peur de manquer quelque chose. Ce phénomène, connu sous le nom de FOMO (Fear of Missing Out), désigne la peur de rater des informations ou de passer à côté d’événements importants, ce qui pousse à vérifier constamment son téléphone, et à se sentir obligé d’être joignable en permanence.

En outre, l’accès continu à internet et la nature même des réseaux sociaux – une source inépuisable de contenus photo et vidéo interactifs constamment renouvelés – accentuent leur consommation excessive

Quels sont les signes indicateurs d’une addiction aux réseaux sociaux ?

On distingue l’hyperconnexion de la cyberdépendance, bien que les deux notions soient parfois confondues.

L’hyperconnexion se manifeste par un temps de connexion quotidien important, dépassant 7h30 par jour, et concerne des usages variés tels que le travail, la communication, ou encore les jeux en ligne. En revanche, la cyberdépendance se caractérise par un besoin irrépressible de pratiquer une activité en ligne, accompagné d’une perte de contrôle de sa consommation, malgré les conséquences négatives que cela peut engendrer.

Ainsi, une personne peut être hyperconnectée sans pour autant être cyberdépendante.

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Comment déterminer le point de bascule entre l’hyperconnexion et la cyberdépendance ?

Voici quelques signes, non exhaustifs, qui peuvent indiquer une cyberaddiction :

  • Un temps excessif consacré aux réseaux sociaux, à publier, à commenter, à scroller, etc., au point d’empiéter sur l’école, les études, le travail, le sommeil ou des loisirs pratiqués auparavant ;

  • Un comportement obsessionnel vis-à-vis des réseaux sociaux et du smartphone, avec une incapacité à passer une journée, voire quelques heures, sans les consulter ou sans avoir le smartphone à portée de main ;

  • Un isolement social dans le monde réel, où les interactions numériques prennent le pas sur les relations physiques, y compris au sein du cercle familial ou amical ;

  • L’apparition ou l’amplification de troubles et symptômes psychologiques (anxiété, irritabilité, agressivité, etc.), notamment lorsque l’accès à une connexion est impossible pendant un certain temps.

Quels sont les risques de la dépendance aux réseaux sociaux pour la santé ?

L’usage excessif des écrans peuvent avoir plusieurs impacts négatifs sur la santé. L’exposition prolongée aux écrans, surtout avant le coucher, perturbe le sommeil, influence la qualité du repos et par conséquent, engendre de la fatigue, de la somnolence et une perte de vigilance le lendemain.

Des douleurs physiques peuvent également apparaitre, dont des maux de tête, des tensions physiques et une fatigue visuelle due à la lumière bleue émise par les appareils.

Comme pour d’autres addictions comportementales, l’addiction aux réseaux sociaux a des répercussions sur la santé mentale. Elle contribue notamment à l’anxiété, aux troubles de l’humeur et peut entretenir un sentiment de culpabilité ou de honte. La baisse de l’estime de soi est également fréquente, en particulier avec la comparaison sociale amplifiée par ces plateformes.

En effet, les réseaux sociaux exposent les utilisateurs à des contenus idéalisés et parfois irréalistes, pouvant ainsi renforcer un sentiment d’inadéquation ou d’insatisfaction. Ce mécanisme peut être particulièrement présent chez les plus jeunes, dont l’identité et la confiance en soi sont encore en construction.

Reprendre le contrôle de notre usage des réseaux sociaux : les étapes-clés

Il existe des solutions retrouver un usage « normal » de notre téléphone et des réseaux sociaux.

1. Prendre conscience du temps passé sur les réseaux sociaux

Prendre conscience du temps passé sur les réseaux sociaux est une étape essentielle pour en mieux gérer son utilisation.  Plusieurs méthodes peuvent être mises en place pour y parvenir, comme par exemple, noter chaque jour le temps passé sur ces plateformes et analyser l’usage qui en est fait :

  • Est-ce pour échanger avec des proches ?

  • Est-ce pour défiler mécaniquement entre les publications ?

  • Ai-je dépassé le temps que je m’étais initialement fixé ?

  • Etc.

Sur ce point, notons qu’un Français sur deux déclare passer plus de temps que prévu sur ses écrans, indépendamment du type d’activité pratiquée dessus*.

Par ailleurs, de nombreuses applications mobiles permettent de suivre précisément le temps passé sur chaque application par jour et par semaine, et ainsi d’avoir un aperçu de sa consommation numérique. Ces outils permettent de mieux comprendre ses habitudes et d’en prendre du recul. En visualisant ces données, il devient possible d’ajuster son comportement, de limiter son temps d’écran et de rétablir un équilibre plus sain entre la vie numérique et la vie réelle.

*Chiffres « Les Français « addicts » à leurs écrans » de la MILDECA

2. Mettre en place des limites au quotidien

S’il semble que vous passiez de nombreuses heures chaque jour sur les réseaux sociaux, voici quelques conseils pour modérer leur utilisation :

  • Désactiver les notifications à certaines heures de la journée, voire tout le temps, pour éviter les sollicitations continues ;

  • Définir des limites de temps passé sur les réseaux sociaux, par jour ou par semaine ;

  • Supprimer les applications des Réseaux Sociaux de l’écran d’accueil du smartphone, pour ne pas être tenté de cliquer à chaque déverrouillage du téléphone ;

  • Prévoir des activités sans écran: relaxation, balade, sport, lecture, sorties entre amis, etc.

3. Consulter un spécialiste

Si les petites astuces ne suffisent pas à gérer votre consommation et que vous faites face à des difficultés, vous pouvez consulter votre médecin traitant, ou bien directement un psychologue ou un addictologue. L’accompagnement par un professionnel de santé vous permettra de bénéficier d’un accompagnement personnalisé et adapté à votre situation.

Comment prévenir l’addiction aux écrans en entreprise ?

Pour assurer la santé et la sécurité des salariés, il est essentiel d’informer sur les risques liés aux cyberdépendances, notamment en favorisant un environnement de travail qui tient compte de ces problématiques, et de savoir identifier et agir face aux premiers signes d’alerte.

GAE Conseil vous aide à informer et accompagner vos salariés, via la mise à disposition d’outils et de contenus, des ateliers de sensibilisation dans votre entreprise et la prise en charge des salariés par des experts en addictologie.

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