Tantôt considéré comme une boisson festive, tantôt comme un produit dangereux, l’alcool fait débat au sein de la société. Une certitude persiste toutefois : une consommation addictive, excessive et/ou régulière a des effets néfastes sur la santé. Parmi eux, la prise de poids et son impact sur la santé cardio-vasculaire, le bien-être mental, les articulations, le diabète, etc.
Mais au fait, pourquoi boire de l’alcool fait grossir ? Plusieurs phénomènes entrent en jeu, de la composition intrinsèque des boissons alcoolisées jusqu’à leurs effets sur notre métabolisme et notre cerveau.
La teneur en calories des boissons alcoolisées responsable de la prise de poids
Que l’on parle de vin blanc, de whisky, de bière ou de cocktails, ils contiennent tous de l’alcool et donc de l’éthanol, son composant majeur. Or, cet alcool pur contient 7 calories pour 1 gramme, contre 4 calories pour un gramme de sucre ou 9 calories pour un gramme de matière grasse. Ainsi, plus une boisson est alcoolisée, plus elle sera calorique. Et les calories, lorsqu’elles sont consommées en plus grande quantité que ce dont le corps a besoin, font grossir. D’autant que dans les boissons alcoolisées, on ne retrouve presque aucun nutriment, ce qui fait que ces calories n’ont même pas un effet bénéfique pour l’organisme et ne donnent pas d’énergie. Pire encore, en plus de l’alcool, elles contiennent souvent du sucre ajouté. Par exemple, un champagne sec contient entre 17 et 32 g de sucre par litre, sans parler des verres de cocktails dans lesquels on ajoute du sirop, du jus de fruits, du sucre de canne, etc.
À titre d’exemple, une pinte de bière équivaut à une part de gâteau au chocolat (environ 180 kcal), deux verres de vin rouge comptent pour une part de pizza de 110 g (environ 250 kcal) et un verre de whisky de 6 cl apporte autant de calories que 50 g de miel (environ 150 kcal).
Les effets de la métabolisation de l’alcool sur l’accumulation de graisse
L’alcool est un aliment « inutile » pour notre organisme : il ne lui donne pas de vitamines, de minéraux, de protéines ou d’acides gras bénéfiques. Le corps veut donc s’en débarrasser au plus vite, et en faisant cela, il peut délaisser la combustion des graisses, qui vont donc s’accumuler et in fine, faire grossir.
Mais les alcools n’agissent pas qu’à ce niveau. Ils peuvent aussi modifier la métabolisation des glucides, perturber la glycémie, favoriser la production de composés qui favorisent le stockage des graisses dans le foie, etc. Au-delà du contenu intrinsèque de l’alcool, ce dernier fait donc grossir par les actions qu’il produit dans nos différents organes.
La consommation d’alcool et son impact sur notre alimentation
Un autre lien entre alcool et prise de poids tient aux conséquences sur la manière de nous alimenter lorsque nous sommes alcoolisés et en période de « gueule de bois ».
D’abord, parce qu’en réduisant notre capacité de contrôle et en nous désinhibant, l’alcool nous pousse vers des aliments gras et sucrés, des aliments « plaisir », plutôt que vers des choix plus sains. L’appétit et la satiété sont également déréglés, nous incitant à manger en quantité plus importante que nécessaire.
La consommation d’alcool lors d’un apéritif est aussi largement corrélée à des produits caloriques comme les chips, le saucisson, le fromage, les légumes marinés dans l’huile, etc., qui sont particulièrement riches en lipides et parfois en sucres. Tout cela combiné entraîne un apport calorique bien plus élevé qu’à l’accoutumée et à ce que le corps requiert, et donc un stockage des graisses et une prise de poids.
Cependant, avec une consommation d’alcool occasionnelle et avec modération, il y a peu de chance de grossir, voire pas du tout. Cela dépend aussi du mode de vie de chacun, de l’âge, des alcools consommés… Mais il est certain que consommer de l’alcool régulièrement et/ou à forte dose influera nettement la prise de poids, en particulier au niveau de la sangle abdominale ou des cuisses.
Qu’en est-il par ailleurs des lendemains de soirée ? Après une soirée arrosée, les envies de « junk food » sont souvent bien présentes, alors que notre organisme aurait indéniablement besoin de retrouver de l’énergie et de reprendre un régime plus sain. Le problème tient à deux phénomènes : la chute de glycémie après avoir consommé des alcools sucrés, donnant alors des fringales, ainsi que le manque de sommeil, largement corrélé à la consommation d’alcool. En cas de fatigue, le cerveau a tendance à chercher du réconfort dans la nourriture, nous poussant à manger des aliments principalement gras et sucrés. La déshydratation résultant de la consommation d’alcool pourra aussi tourner certaines personnes vers des boissons sucrées (thé glacé, soda, etc.) qui vont non seulement faire grimper le compteur de calories, mais qui en plus, n’ont pas une vraie fonction désaltérante comme l’eau, poussant à en boire encore plus.
Prise de poids et autres dangers de l’alcool : les méthodes de prévention
Prendre conscience de l’apport calorique de l’alcool et des mécanismes à l’œuvre est déjà une première étape de prévention. Les personnes qui souhaitent maintenir leur poids ou maigrir savent ainsi qu’elles peuvent agir en réduisant la quantité d’alcool consommée, tout en suivant d’autres conseils liés à une bonne hygiène de vie (alimentation saine, activité physique, gestion du stress, etc.).
Et pour celles et ceux qui en doutent, il existe une bonne occasion de voir concrètement les effets de l’alcool sur le poids et les bénéfices de l’arrêt : le mois sans alcool. À mener seul(e), ou bien avec son/sa partenaire, des amis, des collègues, c’est une initiative qui offre de bons résultats, induisant même une réduction de la consommation sur le plus long terme pour de nombreux participants. C’est également un bon moyen d’auto-évaluer sa consommation habituelle d’alcools divers, et donc de prévenir l’addiction.
D’autres solutions de prévention existent, comme les campagnes publicitaires du Ministère de la Santé et de la Sécurité Routière, par des interventions dans les collèges, lycées et établissements d’enseignement supérieur, etc. En entreprise, cela peut passer par des conférences, des ateliers de sensibilisation participatifs et ludiques, des entretiens avec des addictologues, etc.