Lorsque l’on parle des dangers de la route, plusieurs causes viennent spontanément à l’esprit, telles que la conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants ou encore la vitesse excessive. Mais il ne faudrait pas en oublier un autre risque majeur : les distractions. La plus courante d’entre elle est sans doute l’usage du téléphone en conduisant, particulièrement dangereux, avec une multiplication par 23 du risque d’accident de la circulation quand un conducteur lit un SMS. On comprend donc bien l’intérêt des messages de sensibilisation de la Sécurité routière au sujet du téléphone en voiture.

Il nous semblait par ailleurs important de revenir sur les différentes distractions au volant et de sensibiliser aux risques qu’elles font encourir, bien que leur utilisation soit parfois devenuebanale chez les conducteurs de tout âge.

distractions au volant

Comment définir la distraction au volant ?

Les distractions au volant correspondent à des situations qui entraînent une perte de la maîtrise totale de sa conduite. Autrement dit, il s’agit de toute activité ou pensée qui entre en interférence avec une conduite en toute sécurité, pour laquelle il est nécessaire d’être réactif, concentré, d’avoir une bonne perception de son environnement, de se mouvoir et d’anticiper.

Quels sont les différents types de distractions ?

Pour les automobilistes, les distractions sont bien plus nombreuses qu’on pourrait l’imaginer. On peut les classer en plusieurs catégories, en fonction des sens qui sont perturbés par la distraction en question.

La distraction visuelle

L’attention au volant peut être altérée par des stimuli visuels ou des activités qui impliquent de ne plus avoir l’œil sur la route et les autres usagers. Cela peut être tout simplement parce qu’on est captivé par un paysage, parce qu’on jette un regard sur le côté pour saluer quelqu’un, parce qu’on se regarde dans le rétroviseur, etc.

La distraction auditive

L’attention peut également être détournée par des choses que l’on entend, par exemple lorsqu’on discute avec ses passagers, quand on règle l‘auto-radio très fort, quand on écoute un message vocal, etc. Si ces situations paraissent anodines, elles représentent en réalité un vrai danger en conduisant, empêchant d’être attentif aux sons d’alerte sur la route (voiture qui arrive à grande vitesse, sonnette d’un vélo, véhicule de pompiers en approche, etc.).

La distraction physique

Une autre forme de distraction est la distraction physique, lorsque l’on effectue une tâche annexe à la conduite qui demande de lâcher le volant, de se tourner, etc. C’est typiquement ce qui se passe quand on cherche quelque chose dans la boîte à gant, quand on veut récupérerun objet qui est tombé par terre, quand on mange au volant ou encore quand on enlève son manteau pendant que l’on conduit.

La distraction cognitive

Plus subtile, la distraction cognitive correspond à une perte de vigilance par manque de concentration, parce que l’esprit n’est pas entièrement focalisé sur la conduite. Quand on se laisse absorber par ses pensées, on peut en effet ne plus être suffisamment vigilant à ce qu’il se passe autour de soi, et donc remettre en cause sa sécurité et celle des autres.

Le cas spécifique des distractions technologiques

Avec les nouvelles technologies, les distractions potentielles se sont multipliées. Lire un SMS, régler son GPS, passer en appel un kit mains libres, etc. sont autant de sources de distraction technologique, qui sont malheureusement devenues communes. Or, l’utilisation de ces appareils présente un danger supérieur, parce qu’ils peuvent remettre en cause simultanément l’attention auditive, visuelle, physique et cognitive.

Un exemple concret permet de le comprendre : le conducteur qui décide de passer un appel pendant qu’il conduit. Il doit dans un premier temps saisir son téléphone portable, ce qui implique une distraction physique. Il doit ensuite trouver le contact à appeler et lancer l’appel, ce qui constitue une distraction physique et visuelle. Une fois l’appel en cours et la discussion lancée, la distraction est à la fois auditive et cognitive, puisqu’il s’agit d’écouter attentivement son interlocuteur et de lui répondre. Et tout cela, au détriment d’une conduite vigilante et sûre.

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Quels sont les risques lorsque l’on est distrait au volant ?

Si le Code de la route impose que tout conducteur doive être en capacité constante de maîtriser son véhicule et de réaliser « sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent » (article R.412.6 du Code de la route), c’est parce que les distractions au volant présentent des risques considérables d’accidents de la route.

En effet, la distraction, en réduisant le niveau de vigilance et en augmentant le temps de réaction de quelques secondes, peut entraîner des comportements dangereux, pour le conducteur lui-même et pour les autres véhicules :

  • Augmentation du temps de freinage ;

  • Trajectoire inadaptée, irrégulière ;

  • Vitesse excessive ou au contraire vitesse dangereusement basse ;

  • Oubli du clignotant ;

  • Freinages brusques, etc.

À noter qu’au-delà des accidents que cela peut provoquer, les conducteurs qui ne gardent pas les yeux sur la route ou qui effectuent une action qui peut altérer leur attention (manger, fumer, lire des textos, téléphoner, etc.) risquent des sanctions. En fonction de la situation, il peut s’agir d’une petite amende forfaitaire, mais aussi aller jusqu’à un retrait de plusieurs points sur le permis de conduire.

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Comment éviter les distractions lorsque l’on conduit ?

Pour réduire le risque d’accident de la circulation, rester concentré et conduire sa voiture en toute sécurité, il y a quelques bonnes habitudes à prendre. Voici quelques conseils utiles et faciles à appliquer, notamment en ce qui concerne l’utilisation d’appareils technologiques :

  • Ne pas avoir son téléphone ou tout autre appareil à portée de main, par exemple en le laissant dans un sac dans le coffre ou sur la banquette arrière ;

  • Si le téléphone portable est utilisé comme système de navigation, désactiver les notifications pour ne pas être tenté de répondre aux messages et de téléphoner ;

  • Paramétrer le GPS avant de mettre le contact, et s’arrêter si on doit modifier l’itinéraire ;

  • Privilégier le suivi du GPS par la voix, plutôt qu’en regardant l’écran ;

  • Placer le GPS de sorte à pouvoir poser les yeux dessus tout en ayant toujours la route en vision périphérique ;

  • Comptez sur ses passagers lorsqu’il faut envoyer un SMS ou ajuster les paramètres du GPS par exemple.

En suivant ces conseils et en étant conscients des dangers encourus par le téléphone et les autres sources de distraction, les automobilistes ont ainsi toutes les clés en main pour adopter une conduite plus sûre.

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portrait Alexis Peschard

A propos de l'auteur :

Alexis PESCHARD est addictologue et le président-fondateur du cabinet GAE Conseil, cabinet aujourd’hui incontournable de la prévention des conduites addictives dans le monde du travail en France. Il dirige le Pôle Conseil en addictologie du cabinet et développe des projets en prévention primaire pour le compte de clients grands comptes et branches professionnelles. Il a fait l’objet de plusieurs centaines d’interviews en presse écrite, radios et chaînes de télévisions nationales. Il intervient enfin régulièrement dans le cadre de congrès scientifiques, journées d’études et est publié chaque année dans différentes revues RH, juridique... Il est l’auteur du livre « Tous accros aux écrans » publié aux éditions Mardaga.