Les comportements de surconsommation peuvent avoir des conséquences importantes, non seulement sur les finances des individus, mais aussi sur leur santé mentale. En effet, la consommation excessive, qu’elle ait lieu en magasin physique ou en ligne, peut engendrer une dépendance.
Comment distinguer des comportements ponctuels liés au plaisir d’acheter à ceux relevant d’une dépendance ? À quel moment peut-on parler d’une addiction nécessitant une prise en charge et un accompagnement, comme pour d’autres formes de dépendances comportementales, telles que celles aux jeux d’argent et de hasard, aux réseaux sociaux ou au sport ?
Cet article propose des pistes pour reconnaître les signes d’une addiction comportementale aux achats, comprendre ses mécanismes et envisager des solutions adaptées.

Qu’est-ce que les achats compulsifs ?
L’achat compulsif, parfois appelé « oniomanie », « fièvre acheteuse » ou « shopping compulsif », est un trouble de la consommation caractérisé par un besoin irrépressible d’acheter des produits, souvent sans réel besoin ni utilité.
L’addiction aux achats se manifeste par des pensées obsessionnelles liées au shopping, entraînant des impacts sur l’humeur et le quotidien. Cela se traduit par une envie irrépressible d’acheter toujours plus, souvent en réponse à un mal-être ou dans une quête de plaisir, ainsi qu’une place dominante du shopping dans la vie personnelle, sociale et professionnelle de l’individu.
Souvent sous-estimé, ce trouble est aujourd’hui reconnu comme une véritable addiction comportementale, partageant des mécanismes similaires avec d’autres dépendances, telles que le jeu ou l’usage excessif d’internet. L’essor d’internet a d’ailleurs contribué à l’augmentation de ces comportements addictifs, en rendant les achats accessibles en quelques clics, à tout moment et depuis n’importe où, sans le regard des autres.
Quels sont les symptômes de l’oniomanie ?
Les symptômes de l’addiction aux achats peuvent se manifester de différentes façons, certains étant rapidement perceptibles, tandis que d’autres restent plus subtils. Quoi qu’il en soit, ces comportements répondent aux mêmes critères de dépendance que les autres addictions comportementales ou celles liées à des substances.
L’anxiété et le besoin constant de satisfaction par l’achat
Les personnes touchées par l’oniomanie ressentent souvent une forte anxiété ou un inconfort émotionnel qu’elles cherchent à apaiser par l’acte d’achat. Ces personnes peuvent ressentir une excitation passagère ou un apaisement immédiat en achetant, mais cette sensation s’efface rapidement, entraînant le besoin de renouveler cet acte. Ce mécanisme, qui soulage momentanément l’angoisse, contribue en réalité à renforcer les mécanismes de l’addiction et l’achat devient l’unique moyen d’obtenir un apaisement temporaire.
Une préoccupation envahissante
Le besoin de faire des achats devient alors obsessionnel, au point où les autres activités et centres d’intérêt de l’acheteur compulsif sont négligées, privilégiant le temps consacré à l’achat. Ces pensées peuvent ainsi engendrer un isolement social, d’une part parce que l’achat devient le centre des préoccupations, d’autre part car les individus appréhendent le jugement ou l’incompréhension de leur entourage.
Un sentiment de honte et de culpabilité après les achats
Une autre caractéristique de l’achat compulsif est le sentiment de honte ou de culpabilité qui accompagne souvent la transaction. Ces sentiments émergent peu de temps après l’acte d’achat, laissant l’individu dans un état de regret qui peut être accablant.
Paradoxalement, cette culpabilité peut intensifier le besoin de recommencer pour atténuer ce ressenti négatif, alimentant à nouveau la spirale de la dépendance.
Des achats impulsifs malgré des conséquences financières
Les individus souffrant d’oniomanie ont tendance à acheter des produits sans en avoir besoin, voire en sachant pertinemment que ces achats auront des conséquences néfastes sur leur budget. Il arrive fréquemment que les achats compulsifs entraînent des dettes importantes ou des difficultés financières, ce qui augmente le stress et la culpabilité de l’acheteur compulsif.
Le risque est alors de tomber dans le cercle vicieux des crédits à la consommation et autres solutions de paiement différé, qui peuvent entraîner à terme des problèmes financiers ne permettant plus de subvenir aux besoins primaires.
Cependant, la personne ressent une incapacité à arrêter de consommer, en dépit des conséquences négatives.
Récapitulatif : les signes qui doivent alerter
Si vous, ou l’un de vos proches, êtes confronté à des comportements pouvant évoquer l’oniomanie, voici certains des signes à identifier :
Comment obtenir de l’aide face à des comportements d’achats compulsifs ?
La prise de conscience de l’addiction est une étape cruciale dans le parcours de soin. Toutefois, il est essentiel de se faire accompagner par des professionnels de santé.
Le médecin traitant peut être le premier interlocuteur et orienter la personne vers des spécialistes tels qu‘un psychologue et/ou un addictologue. Après avoir établi un bilan, divers types de prises en charge peuvent être envisagés :
Pour faire face à l’addiction aux achats, il est donc possible d’agir : avec un accompagnement adapté, le patient peut se libérer de son addiction et guérir des facteurs qui en sont à l’origine.
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