Le cannabis est encore aujourd’hui souvent défini comme une « drogue douce ». Ce terme indique que dans les représentations sociales, ce produit serait moins à risques qu’une autre « drogue ». Alors qu’en addictologie, le discours porte sur la notion de substances psychoactives et non pas de « drogues » et encore moins de différence « drogues douces » et « drogues dures », il semble important de rappeler que le cannabis est un produit hallucinogène entrainant de nombreux risques pour la santé physique et psychologique chez le consommateur qu’elle que soit le mode de consommation.

C’est quoi un space-cake ?
Le space-cake est un gâteau à base de cannabis que l’on peut retrouver sous différentes formes : cookies, brownies, etc.
Le cannabis provient de la plante de chanvre et contient plusieurs centaines de molécules dont le THC, une molécule psychoactive entrainant des effets de « défonce » recherchés chez les consommateurs.
Le space-cake est donc consommé pour produire des effets psychoactifs et est considéré comme une substance psychoactive récréative.
Le mode de consommation du space-cake est l’ingestion. Il passe donc par l’estomac et suit le même circuit que les autres aliments.
Bien que le cannabis ait une odeur forte, sous la forme pâtisserie, l’odeur passe inaperçu.
Des effets différents ?
De la même manière que le cannabis fumé, le THC ingéré se lie à des récepteurs présents dans le système nerveux central et va déclencher le mécanisme du système de la récompense entrainant la sensation de plaisir lié à la libération de la dopamine dans le cerveau. Ce système de la récompense est au cœur du processus de la dépendance.
La consommation de cannabis entraine d’autres effets chez le consommateur : somnolence, hypovigilance, diminution ou perte de la mémoire immédiate, etc. La classification internationale prodige au cannabis le statut de substance psychoactive hallucinogène. Les consommateurs recherchent majoritairement des effets sédatifs et de détente. Malgré tout, une forte consommation peut également entrainer des risques notamment liés à des problématiques psychiatriques (développement de troubles anxieux, de dépression, décompensation psychiatrique, …).
Majoritairement, le cannabis va être consommé en combustion sous forme d’une cigarette ou de vapoteuse ou par inhalation. Ces modes de consommation vont amener les effets du THC directement dans le cerveau après être passé dans les poumons et les effets psychoactifs vont arriver très rapidement.
Lorsque le cannabis est ingéré, il ne prend pas le même circuit dans notre organisme. En effet, quand on mange un space-cake, le THC va être assimilé par les intestins et le foie, la molécule va se déplacer dans le sang et ce n’est qu’ensuite qu’il va atteindre le cerveau. Les effets mettent beaucoup plus longtemps à arriver au cerveau du consommateur et ils seront généralement plus forts.
Les effets du cannabis ingéré vont être généralement plus fort que les effets du cannabis fumé ou inhalé. Bien qu’ils puissent être similaires à ceux du cannabis fumé (crises d’angoisse, hallucinations, « bad trip »), la différence avec l’ingestion est que les consommateurs ne peuvent pas doser la quantité qu’ils prennent et quand le THC fait enfin effet (un processus qui peut prendre plusieurs heures le temps de la digestion), il est trop tard pour arrêter la consommation puisque le gâteau est déjà ingéré. Ainsi, les effets du gâteau sont plus intenses et durent plus longtemps que les effets d’un joint.
Les effets du cannabis fumé durent en moyenne entre 4 heures et 8 heures (en fonction de la personne et de son métabolisme principalement). Les effets d’un space-cake peuvent durer jusqu’à une heure supplémentaire.
Il est important de rappeler la différence entre les effets du produit et les traces retrouvées dans l’organisme. Même si les effets s’estompent au bout de quelques heures, il est possible de retrouver des traces jusqu’à 24 heures dans la salive voire quelques jours ou semaines lors d’un test urinaire ou sanguin.
Manger une pâtisserie au THC n’est pas manger une pâtisserie classique
Beaucoup de consommateurs de space-cake décrivent une expérience de « bad-trip ».
Pour certains consommateurs, il s’agit d’une pratique anodine qui n’a pas les mêmes conséquences qu’une consommation de cannabis fumé ou inhalé. En effet, l’aspect illicite semble moindre : l’odeur n’est pas présente et le goût quasi faible. Manger un space-cake peut sembler similaire à manger un gâteau classique.
Il peut même s’agir d’une première expérimentation des effets du cannabis. Toutefois, quand vous ne fumez pas de cannabis, le corps n’est pas habitué à la molécule du THC et va donc se retrouver à devoir gérer la digestion de cette substance inconnue dans l’organisme dans une quantité plus ou moins importante.
De plus, les effets arrivant que plus tardivement, le cerveau peut avoir en quelque sorte oublié la consommation et devoir ainsi gérer une nouvelle information quand les effets arrivent. Le ressenti peut être donc plus important.
A la suite d’un bad trip, le corps et le cerveau de la personne peuvent mettre quelques temps pour se remettre totalement : il est donc possible de ressentir un malaise intérieur pendant plusieurs jours après une expérience telle que le bad trip.
Et le space-cake au CBD ?
Le CBD est la deuxième molécule du cannabis la plus connue. Majoritairement consommé pour son aspect licite, pour une recherche de détente et une action sur certaines douleurs, il n’en reste pas moins un produit psychoactif entrainant des risques notamment sur la sécurité : somnolence, hypovigilance, etc.
Dans les boutiques, on retrouve toutes formes de CBD dont des pâtisseries et des préparations pour gâteau à base de CBD.
Toutefois, consommer du CBD n’en reste pas moins anodin et il est important de rappeler quelques points de vigilance comme limiter sa consommation, ne pas prendre la route et son poste notamment un poste de sécurité à la suite d’une consommation, être attentif aux différents effets du produit.
Pour plus d’informations sur le cannabis, vous pouvez retrouver notre guide des addictions.