Parmi les analyses visant à détecter la présence d’alcool dans l’organisme, vous connaissez peut-être l’éthylotest pour l’alcoolémie à l’instant T et les prises de sang qui concernent les GammaGT (GGT), les VGM ou encore les triglycérides. Mais il faut aussi citer le dosage CDT, particulièrement fiable et permettant de détecter une consommation chronique excessive, autrement dit, une addiction à l’alcool.

L’une des questions qui se posent souvent à ce sujet est de savoir au bout de combien de temps sans alcool un taux positif peut redevenir négatif. Nous répondons à cette question, tout en vous donnant les informations utiles sur la prise de sang CDT !

combien de temps l'alcool reste-t-il dans le sang ?

Qu’est-ce que la prise de sang CDT ?

La prise de sang CDT, ou dosage de la transferrine désialotransferrine (CDT pour Carbohydrate Deficient Transferrin – transferrine carboxy-déficiente en français), est un test biologique utilisé pour détecter une consommation excessive et prolongée d’alcool. La transferrine est une protéine de transport du fer dans le sang, et la CDT est une variante de cette protéine qui se forme lorsque la consommation d’alcool modifie sa structure.

La prise de sang CDT est particulièrement utile pour identifier les habitudes de consommation d’alcool au cours des dernières semaines. Contrairement à d’autres marqueurs biologiques, la CDT reste élevée pendant plusieurs semaines après l’arrêt de la consommation excessive d’alcool, ce qui en fait un outil précieux pour le suivi et le diagnostic des troubles liés à l’alcool.

Ainsi, elle n’a pas la même vocation que l’analyse des GammaGT ou des VGM : la prise de sang CDT sert à identifier des situations d’alcoolisme. D’ailleurs, son taux apparaît positif lorsque l’individu testé a une consommation d’alcool supérieur à 50 grammes par jour pendant au moins une semaine. En revanche, une consommation occasionnelle n’a pas d’effet sur le taux de CDT.

Notez qu’en France, le taux retenu pour considérer le dosage positif est de 1,7 %. Mais en fonction des études et des pays, le taux utilisé peut être plus faible (pour éviter les résultats « faux négatifs ») ou plus élevé (pour éviter les résultats « faux positifs », lorsque des anomalies ou à des maladies induisent une augmentation du taux sans lien avec l’alcool). Néanmoins, le dosage CDT reste particulièrement fiable, car les facteurs qui peuvent l’impacter sont très limités et rares.

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Dans quels cas la prise de sang CDT est-elle prescrite ?

On entend le plus souvent parler du dosage CDT dans le cas des rendez-vous médicaux obligatoires après un retrait ou une suspension de de permis. Mais il faut savoir qu’elle peut être prescrite dans plusieurs contextes médicaux et administratifs :

  • Suivi médical des patients : les médecins peuvent prescrire ce test pour surveiller les patients en traitement pour dépendance alcoolique afin de vérifier leur abstinence ou leur consommation réduite d’alcool.

  • Visite médicale au travail : les entreprises peuvent demander cette analyse médicale dans le cadre de leurs politiques de prévention des risques liés à l’alcool sur le lieu de travail.

  • Évaluations légales : dans certains cas de conduite en état d’ivresse, les autorités peuvent demander une prise de sang CDT pour évaluer si le conducteur a un problème chronique d’alcool.

  • Programmes de réhabilitation : les programmes de réhabilitation pour les conducteurs condamnés pour des infractions liées à l’alcool peuvent inclure ce test comme moyen de surveiller leur progression.

La précision du test CDT en fait un outil fiable pour ces diverses situations, contribuant à une meilleure gestion des risques liés à la consommation d’alcool.

Combien de temps avant la prise de sang CDT faut-il arrêter de boire ?

La question de la durée nécessaire sans alcool avant une prise de sang CDT est cruciale pour obtenir des résultats précis. La transferrine carboxy-déficiente, marqueur de consommation excessive d’alcool sur une période prolongée, nécessite généralement une période d’abstinence pour que les niveaux reviennent à la normale.

Ainsi, une personne qui consomme régulièrement de l’alcool, et en quantité importante, ne pourra obtenir un taux négatif qu’en se soumettant à une période d’abstinence totale. Il est généralement conseillé d’arrêter de consommer de l’alcool au moins 2 à 3 semaines avant la prise de sang.

Il faut aussi savoir que des facteurs individuels entrent en jeu. La durée exacte peut varier selon les individus en raison de facteurs tels que le métabolisme, l’état de santé général et la durée de la consommation excessive d’alcool. Plus elle était élevée et longue, plus il peut être nécessaire de prolonger la période d’abstinence.

Pour maximiser ses chances d’obtenir un résultat négatif, notamment lorsqu’il s’agit de récupérer son permis de conduire après une suspension ou lors d’un contrôle dans le cadre professionnel, il est pertinent de consulter un professionnel de santé (médecin traitant par exemple) pour obtenir des conseils personnalisés. Un médecin peut fournir des recommandations précises basées sur l’historique médical et les habitudes de consommation d’alcool de la personne.

Les solutions de prévention face à l’alcool au volant et à l’alcoolisme

La meilleure solution pour ne pas avoir à se demander combien de temps il faut arrêter de boire avant une prise de sang, c’est tout bonnement de ne pas consommer d’alcool ou de s’en tenir aux recommandations des autorités de santé.

Mais dans un pays où consommer des boissons alcoolisées reste encore synonyme du « bien-vivre » et de la convivialité, comment faire la prévention de l’alcoolisme et de la conduite en état d’ivresse ?

Outre les campagnes menées par des organismes publics et des associations, il faut savoir qu’il est possible de mener des politiques de prévention en entreprise. Si vous êtes gérant d’entreprise, manager ou encore responsable RH, ce genre de politique peut s’inscrire dans votre programme de prévention des risques psychosociaux ou de lutte contre les conduites addictives. Plusieurs outils sont alors à votre disposition :

  • Des programmes de sensibilisation : ces programmes sont là pour informer les employés des dangers de l’alcoolisme et de la conduite en état d’ivresse. Ils peuvent inclure des ateliers, des sessions de formation et des campagnes d’information.

  • Un accès à des services de soutien : vous pouvez offrir un accès facile à des services de soutien tels que des consultations avec des psychologues, des groupes de soutien pour les personnes ayant des problèmes d’alcool et des programmes de réhabilitation.

  • Une politique de tolérance zéro : les entreprises peuvent adopter des politiques strictes de tolérance zéro pour la consommation d’alcool sur le lieu de travail et la conduite en état d’ivresse. Cela inclut des contrôles réguliers et des sanctions en cas de non-respect.

  • La promotion d’alternatives saines : il est pertinent d’encourager des alternatives saines à la consommation d’alcool, comme la pratique de sports, des activités culturelles et des loisirs qui ne sont pas liés à la consommation d’alcool.

Pour vous faire accompagner dans cette démarche, n’hésitez pas à découvrir les services de GAE Conseil, spécialiste de la prévention des addictions au travail. Du diagnostic aux ateliers de sensibilisation en passant par les formations à destination des équipes encadrantes et la prise en charge des salariés, nous mettons nos compétences et notre expertise au service de votre politique santé et bien-être.

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portrait Alexis Peschard

A propos de l'auteur :

Alexis PESCHARD est addictologue et le président-fondateur du cabinet GAE Conseil, cabinet aujourd’hui incontournable de la prévention des conduites addictives dans le monde du travail en France. Il dirige le Pôle Conseil en addictologie du cabinet et développe des projets en prévention primaire pour le compte de clients grands comptes et branches professionnelles. Il a fait l’objet de plusieurs centaines d’interviews en presse écrite, radios et chaînes de télévisions nationales. Il intervient enfin régulièrement dans le cadre de congrès scientifiques, journées d’études et est publié chaque année dans différentes revues RH, juridique... Il est l’auteur du livre « Tous accros aux écrans » publié aux éditions Mardaga.